(Londres) Le premier ministre britannique Boris Johnson s’est emmêlé les pinceaux mardi sur les nouvelles restrictions imposées localement face à la résurgence du nouveau coronavirus, alimentant les accusations de confusion visant la gestion de la pandémie par son gouvernement.

Espérant éviter un reconfinement national, le Royaume-Uni multiplie les actions locales pour tenter de contrôler la propagation du virus, qui y a déjà fait plus de 42 000 morts, le plus lourd bilan en Europe.  

Fermeture anticipée des pubs ici, là interdiction de sortir de la ville, limitation sur les rencontres entre foyers… Les règles varient non seulement entre l’Écosse, le Pays de Galles, l’Irlande du Nord et l’Angleterre, mais aussi au sein même de ces différentes provinces.  

Ces différences sèment la confusion chez les Britanniques, dont plus d’un quart sont désormais concernés par des restrictions locales.  

Interrogé lors d’une conférence de presse sur les restrictions entrant en vigueur mercredi à minuit dans le Nord-Est de l’Angleterre, Boris Johnson s’est lui-même trompé en affirmant que les réunions en extérieur n’y seront pas limitées à six personnes, contrairement à dans les pubs, bars, restaurants ou à la maison.  

Le dirigeant conservateur s’est ensuite excusé sur Twitter, reconnaissant s’être « mal exprimé », puisque les réunions à plus de six personnes, en extérieur comme en intérieur, sont désormais interdites dans toute l’Angleterre.

Les nouvelles règles dans le Nord-Est « signifient que vous ne pouvez pas mélanger deux foyers au pub, au restaurant ou chez vous. Vous devez aussi éviter de rencontrer en extérieur les membres d’autres foyers », a-t-il ajouté.  

« Ne pas comprendre ses propres règles lorsqu’on est premier ministre, c’est de l’incompétence grave », a taclé la numéro deux de l’opposition travailliste, Angela Rayner.  

Le premier ministre britannique est aussi critiqué par ses propres députés conservateurs, qui lui reprochent le manque de contrôle parlementaire sur ces restrictions qui entravent les libertés et peuvent donner lieu à de grosses amendes.  

Alors que le Parlement doit examiner mercredi le renouvellement des pouvoirs exceptionnels accordés au gouvernement pour gérer l’épidémie, plus de 40 « Tories » ont signé un amendement visant à rendre l’approbation des députés obligatoire pour toutes nouvelles restrictions à l’échelle nationale.