(Jérusalem) La fameuse « deuxième vague » de la pandémie, redoutée dans le monde entier, est devenu dimanche une réalité : en Autriche, le terme a été officiellement employé et en Israël un nouveau confinement national d’au moins trois semaines a été annoncé.

« Aujourd’hui, le gouvernement a décidé de mettre en œuvre un confinement strict de trois semaines avec l’option d’étendre cette mesure », a déclaré dans la soirée le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou.  

Les autorités avaient imposé la semaine dernière un couvre-feu à une quarantaine de villes du pays, notamment dans les villes arabes et juives ultra-orthodoxes, ce qui n’a pas empêché le nombre de cas de progresser.

Le taux d’infection dans le pays est à la hausse avec actuellement 153 217 cas de COVID-19, dont 1103 décès, pour une population de neuf millions d’habitants.

Le confinement entrera en vigueur à partir de vendredi pour la fête de Rosh Hashana (Nouvel An juif), se poursuivra pendant Yom Kippour et se terminera au dernier jour de Soukkot, vers le 9 octobre, ont précisé les autorités.

« Début de la seconde vague »

À Vienne, ville qui a enregistré samedi plus de la moitié des 870 nouveaux cas en Autriche, le chancelier Sebastian Kurz a déclaré que son pays était « au début de la seconde vague » et que le nombre de cas devrait bientôt dépasser les mille nouveaux cas par jour.

Il a appelé la population à respecter strictement les mesures antivirus et à réduire au maximum les contacts. À partir de lundi, les masques, déjà obligatoires dans les supermarchés et les transports, le seront dans tous les magasins et tous les bâtiments publics autrichiens.

Même inquiétude en République tchèque, qui a recensé pour la troisième journée consécutive un record d’infections samedi, avec 1541 nouveaux cas, selon le ministère de la Santé.  

Ce pays de 10,7 millions d’habitants est désormais un des trois États membres de l’Union européenne où la progression quotidienne du virus est la plus rapide, après la France et l’Italie. Ces deux derniers pays effectuent cependant deux fois plus de tests de dépistage.

« Si l’épidémie continue à ce rythme explosif, nous allons atteindre les limites de nos capacités hospitalières » fin octobre, a averti l’épidémiologiste Roman Prymula dimanche à la télévision tchèque. « Il est urgent de donner un grand coup de frein ».

Pour les Tchèques, le masque est déjà obligatoire depuis début septembre dans les lieux clos, sauf les salles de classe, et dans les entreprises si les employés ne peuvent pas maintenir une distance de deux mètres.

La Corée du Sud a décidé en revanche d’assouplir à partir de lundi ses restrictions anti-coronavirus pour les quelque 25 millions d’habitants de la région de Séoul. Mais son premier ministre Chung Sye-kyun prévoit déjà de resserrer la vis pendant la grande transhumance que connaît le pays chaque année à la fin septembre, à l’occasion de la fête des moissons (Chuseok).

En France, le cap symbolique des 10 000 nouveaux cas en 24 heures a été franchi samedi, un record depuis le lancement des tests à grande échelle dans le pays.

Une bonne nouvelle est cependant venue éclairer samedi ce sombre bilan : la reprise des essais cliniques d’un vaccin potentiel par le groupe pharmaceutique AstraZeneca.

Ces tests avaient été interrompus mercredi après l’apparition d’une « maladie potentiellement inexpliquée » – peut-être un effet secondaire grave – chez un participant au Royaume-Uni.

90 Casques bleus contaminés

L’OMS a recensé 35 « candidats vaccins » évalués dans des essais cliniques sur l’homme à travers le monde. Neuf en sont déjà à la dernière étape, ou s’apprêtent à y entrer.  

En attendant un vaccin, les autorités tentent de faire respecter les mesures de protection, mais se heurtent à des résistances et doivent parfois employer la manière forte. Ainsi la police australienne a arrêté dimanche à Melbourne plus de 70 personnes qui avaient manifesté contre les mesures de restriction.

Dans le sud du Liban où ils sont déployés, 90 Casques bleus de l’ONU, presque tous de la même unité, ont été testés positifs au virus, a annoncé un porte-parole de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul). Ils ont été placés à l’isolement.  

La pandémie a fait au moins 921 097 morts dans le monde depuis que le bureau de l’OMS en Chine a fait état de l’apparition de la maladie fin décembre, selon un bilan établi par l’AFP dimanche.

Plus de 28 819 490 cas d’infection ont été officiellement diagnostiqués, dont au moins 19 133 300 sont aujourd’hui considérés comme guéris.

Samedi, 4806 nouveaux décès et 284 827 nouveaux cas ont été recensés. Les pays qui ont enregistré le plus de décès dans leurs derniers bilans sont l’Inde avec 1114 nouveaux morts, le Brésil (814) et les États-Unis (523).

Les États-Unis sont le pays le plus touché tant en nombre de morts que de cas, avec 193 705 décès pour 6 486 401 cas recensés, selon le comptage de l’université Johns Hopkins.