(Cité du Vatican) Le pape François a été aperçu mercredi pour la première fois en public avec un masque de protection,  qu’il a toutefois promptement enlevé avant de sortir de la voiture qui le transportait à l’audience générale.  

Après six mois de traditionnelles audiences du mercredi enregistrées en direct dans sa bibliothèque privée, le souverain pontife a repris en septembre ce rendez-vous en présence du public, limitant toutefois la foule à 500 personnes en plein air, dans une cour fermée du palais apostolique.

Après avoir retiré son masque, le pape a évité de serrer des mains et d’embrasser des enfants, comme il le faisait auparavant sur l’immense place Saint-Pierre.

Mais cet adepte des contacts directs s’est approché comme toujours avec jovialité des fidèles, agglutinés le long d’une barrière au lieu rester sur leurs chaises assignées, certains baissant leurs masques pour mieux le saluer, d’autres lui mettant entre les mains un cadeau, comme une boite avec des pâtisseries ou une calotte blanche.

Avant de commencer sa catéchèse et après avoir serré la main aux prélats participant à l’audience, François a recommandé en souriant à la foule de « ne pas se serrer » et de regagner « chacun sa chaise » afin « d’éviter les contagions ».

Son texte du jour a porté encore une fois entièrement sur les conséquences socio-économiques d’un virus « sans barrières », se faisant l’avocat d’une société plus solidaire envers son prochain et fustigeant ceux qui veulent en tirer des « avantages économiques ou politiques » sans faire preuve d’éthique.

Depuis le début de l’épidémie, le pape paraît peu inquiet pour sa propre santé, apparaissant systématiquement sans masque en recevant ses visiteurs à l’intérieur du palais apostolique, même s’il reçoit beaucoup moins de groupes qu’auparavant.

Jeudi dernier, en prenant congé d’une quinzaine de personnalités françaises engagées dans la défense de l’environnement, dont l’actrice Juliette Binoche, il avait ainsi serré la main à tous ses interlocuteurs dispensés du port du masque en sa présence.

L’utilisation d’un masque entravant la respiration n’est pas non plus aisée pour le pape de 83 ans, indiquait mercredi un membre de son entourage.

À l’âge de 21 ans, en 1957, l’Argentin Jorge Bergoglio avait souffert d’une pleurésie aiguë et les chirurgiens durent procéder à l’ablation partielle de son poumon droit, selon son biographe Austen Ivereigh. Il renoncera ensuite à son rêve de devenir missionnaire jésuite au Japon, et tirera un trait sur les matchs de foot qu’il affectionnait.

À part un rhume qui l’avait obligé à annuler des rendez-vous au tout début de l’épidémie en Italie, la santé de François n’a pas suscité de préoccupation particulière.

En revanche, tous les regards sont tournés vers le pape émérite Benoît XVI, qui vit dans un monastère de la Cité du Vatican depuis sa renonciation en 2013.  

À 93 ans, déjà affaibli par son grand âge, il souffre d’un douloureux zona au visage depuis un voyage en Bavière en juin 2020, lorsqu’il s’était rendu au chevet de son frère aîné mourant.  

Dans une lettre « collective » en date du mois d’août et récemment rendue publique via l’agence de presse italienne adnkronos, Benoît XVI est sorti de sa réserve pour remercier tous ceux qui lui ont envoyé des messages de sympathie, en évoquant lui-même sa maladie.  

Il s’est dit « ému » des quelque « mille lettres » reçues. « Dans le même temps, un herpès zoster, qui avait commencé à apparaître la veille de mon départ pour Ratisbonne, a pris des formes qui ont empêché toute tentative de réponse personnelle de ma part », s’est excusé le pape émérite dans sa réponse collective.