(Minsk) Au moins 3000 personnes étaient rassemblées samedi soir en Biélorussie devant la siège de la télévision publique, dans la capitale Minsk, pour réclamer « la vérité » et protester contre la réélection du président Alexandre Loukachenko.

« Des élections honnêtes ! Liberté ! », répétaient en cœur les manifestants, agitant des drapeaux rouges et blancs, les couleurs de l’opposition biélorusse, a constaté un journaliste de l’AFP.

L’opposante Maria Kolesnikova, alliée de la rivale en exil du président Loukacheko, Svetlana Tikhanovskaïa, s’est également rendu sur place, à l’Est de la capitale.

« Ce n’est pas difficile de dire la vérité. Ceux qui travaillent à la télévision : dites la vérité ! », a lancé Mme Kolesnikova.

Des employés de la télévision publique ont rejoint la foule, tandis que d’autres sortaient du bâtiment, le poing en l’air, sous les ovations.

Un ingénieur du son, Alexeï, a affirmé à l’AFP que 500 journalistes des médias d’État biélorusses avaient signé une lettre demandant de rendre compte honnêtement de la situation dans le pays. D’autres ont réunis des signatures pour lancer une grève à partir de lundi.

Plus tôt dans la journée, la présidente du Sénat, Natalia Kotchanova et la porte-parole du président Loukachenko, Natalia Eismont, avaient été vues se rendre au siège de la télé publique pour s’entretenir avec les employés.

« Comme tout le monde, nous demandons des élections libres, la libération des personnes arrêtées pendant la manifestations », a affirmé Andreï Iarochevitch, un employé de la télévision publique.

Depuis dimanche, des dizaines de milliers de manifestants contestent la réélection d’Alexandre Loukachenko, dénonçant des fraudes massives et la violente répression du pouvoir.

Après avoir brutalement maté les manifestations, les autorités ont montré des signes de recul, le président Alexandre Loukachenko appelant lui même à une « certaine retenue ».

Mais la mobilisation s’est étendue en Biélorussie : des chaînes humaines et rassemblements contre la violence et les fraudes ont fleuri dans le pays, tandis que des ouvriers d’usines emblématiques ont lancé des actions de solidarité et des débrayages.