(Moscou) Le président russe Vladimir Poutine a assuré vendredi à son homologue biélorusse ne pas vouloir le déstabiliser avant la présidentielle, ce dernier ayant accusé Moscou d’ingérence et dénoncé l’envoi de mercenaires russes pour y commettre un « massacre ».

« La partie russe a intérêt au maintien d’une situation politique intérieure stable en Biélorussie, et au déroulement de l’élection présidentielle [de dimanche] dans une atmosphère calme », a indiqué le Kremlin, dans un communiqué résumant la conversation téléphonique entre M. Poutine et le président biélorusse Alexandre Loukachenko.  

Il s’agit de la première conversation entre les deux chefs d’État depuis l’arrestation fin juillet de 33 Russes présentés par Minsk comme des mercenaires du groupe militaire privé Wagner, considéré comme proche du Kremlin. D’après les enquêteurs biélorusses, ils avaient pour mission d’orchestrer avec des opposants des émeutes à l’occasion de la présidentielle.  

Selon le Kremlin, MM. Loukachenko et Poutine ont discuté de ce dossier qui sera réglé « dans l’esprit de compréhension mutuelle qui caractérise leur coopération ».

Les relations entre Moscou et Minsk n’ont cessé de se dégrader depuis des mois, le président biélorusse estimant que la Russie soutenait ses détracteurs pour le punir d’avoir refusé d’approfondir l’union des deux pays et faire de la Biélorussie un État vassal.  

Le Kremlin a rejeté ses accusations.  

M. Loukachenko, 65 ans, fait face à une mobilisation inattendue autour de sa concurrente Svetlana Tikhanovskaïa, une novice en politique de 37 ans, derrière laquelle se sont rassemblés les principaux rivaux du président qui ont été privés de scrutin ou emprisonnés.