(Washington) Les États-Unis ont accusé jeudi la Russie d’avoir testé une arme qui pourrait être utilisée pour détruire des satellites dans l’espace, s’inquiétant d’une menace « réelle, sérieuse et croissante », des accusations réfutées par Moscou.

Le Commandement spatial américain « a des preuves » que Moscou a « conduit un test non destructeur d’une arme antisatellite depuis l’espace » le 15 juillet, a-t-il déclaré dans un communiqué.

« Le test de la semaine dernière est un nouvel exemple que les menaces contre les installations spatiales des États-Unis et de ses alliés sont réelles, sérieuses et croissantes », a poursuivi le Space Command.

« C’est inacceptable », a tweeté le négociateur américain sur le désarmement Marshall Billingslea, ajoutant qu’il s’agissait d’un « problème sérieux » qui serait discuté la semaine prochaine à Vienne lors des discussions pour remplacer le traité bilatéral New Start sur la limitation du nombre de têtes nucléaires.

Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a rejeté vendredi ces accusations.

« La Russie a toujours été et reste un pays fidèle à l’objectif de démilitarisation complète de l’espace et au non-déploiement de n’importe quelle arme dans l’espace », a assuré M. Peskov aux journalistes.

Selon le général Jay Raymond, qui dirige la force de l’Espace américaine, le système utilisé selon les États-Unis par les Russes pour le test de la semaine dernière est le même que celui à propos duquel le Space Command avait exprimé son inquiétude plus tôt cette année, lorsque la Russie avait manœuvré près d’un satellite du gouvernement américain.

« Il s’agit d’une nouvelle preuve des efforts constants de la Russie pour développer et tester des systèmes depuis l’espace, en accord avec la doctrine militaire du Kremlin d’avoir recours à des armes qui tiennent les installations des États-Unis et de leurs alliés sous la menace », a affirmé le général, cité dans le communiqué.

« Cet évènement met en lumière le plaidoyer hypocrite de la Russie sur le contrôle des armes dans l’espace », a ajouté Christopher Ford, un haut responsable du département d’État en charge du contrôle des armes.

Selon les agences de presse russes, citant le ministère de la Défense, la Russie a en effet effectué un test spatial le 15 juillet, mais il concernait un « satellite-inspecteur » en mesure de faire des diagnostics de l’état d’autres satellites, notamment à très courte distance.

Ce satellite a donc inspecté un appareil russe sur orbite, a rapporté la semaine dernière l’agence de presse publique RIA Novosti.