(Londres) Le gouvernement britannique réfléchit à instaurer des ponts aériens avec certains pays, qui permettraient ainsi d’éviter à de nombreux voyageurs entrant au Royaume-Uni d’observer la quarantaine, redoutée par les professionnels du tourisme, a-t-il indiqué mardi soir.

Deuxième pays le plus endeuillé par le nouveau coronavirus, le Royaume-Uni opère très progressivement un assouplissement du confinement introduit fin mars, une étape délicate et jugée prématurée par certains scientifiques. Pour empêcher une recrudescence des cas, Londres a annoncé la mise en place d’une quarantaine pour les arrivées internationales.

À partir de lundi prochain, les voyageurs arrivant au Royaume-Uni par air, terre ou mer devront rester isolés quatorze jours, un projet désapprouvé par les professionnels de l’aviation et du tourisme qui avertissent de conséquences potentiellement catastrophiques pour leurs secteurs.

Mais comme l’avaient annoncé plusieurs journaux, plusieurs assouplissements de cette mesure sont envisagés, a indiqué mardi soir le gouvernement dans un communiqué.

Le gouvernement, qui a annoncé qu’il réévaluerait cette mesure toutes les trois semaines, envisage d’autoriser des ponts aériens ou des corridors internationaux avec les pays qui ont un « faible taux de transmission ».

Les pays avec lesquels le Royaume-Uni pourrait nouer des ponts aériens seront sélectionnés en fonction de leur importance économique pour le Royaume-Uni, du niveau de risque de transmission du virus, du nombre de passagers concernés, et des mesures en place dans les aéroports, selon le Times.

Les voyageurs arrivant de Grèce, Australie et Portugal pourraient éviter la quarantaine, selon le Daily Telegraph. Le quotidien conservateur rapporte que le premier ministre Boris Johnson est « personnellement favorable » à des ponts aériens après les critiques dans les rangs conservateurs et les cris d’alarme de plus de 300 patrons de l’aviation et du tourisme.

Les propriétaires et directeurs généraux des entreprises de voyages et d’hôtellerie pensent licencier jusqu’à 60 % de leur personnel si des mesures de quarantaine sont introduites par le gouvernement lundi, indique une étude menée par le cabinet Survey Monkey entre le 31 mai et le 1er juin auprès de 124 responsables d’entreprises et publiée mardi.

« En poursuivant ses projets de quarantaine sans tenir compte des conséquences économiques, le gouvernement choisit d’ignorer les dégâts qu’il causera aux entreprises, à l’emploi et à la vie de tous ceux dont l’emploi sera perdu », a déclaré George Morgan-Grenville, PDG du voyagiste Red Savannah, fer de lance de la campagne anti-quarantaine.

Les voyageurs soumis à la quarantaine pourront tout de même sortir acheter de la nourriture ou des médicaments, emprunter les transports publics et changer de lieu d’hébergement si nécessaire, selon le Guardian.

S’ils n’ont nulle part ou observer la quarantaine, le gouvernement les aidera à trouver une solution à leurs propres frais.

Les contrevenants s’exposent à une amende de 1000 livres (environ 1700 dollars canadiens).  

Des contrôles aléatoires seront mis en œuvre et l’expulsion des étrangers pourra être envisagée « en dernier ressort » en cas de non-respect des règles, selon le gouvernement. Les non-résidents pourront se voir refuser l’entrée dans le pays s’ils ne s’y soumettent pas.

Des exceptions sont toutefois prévues pour les transporteurs routiers et des personnels médicaux, ainsi que pour l’Irlande, mais pas pour les voyageurs arrivant de France, comme Londres et Paris l’avaient récemment laissé entendre.