(Londres) Soignants, enseignants ou policiers : le Royaume-Uni a annoncé jeudi qu’il étendait ses tests de dépistage du nouveau coronavirus à tous les travailleurs clefs dans le cadre de sa lutte contre la pandémie qui a tué près de 19 000 personnes dans le pays.

Critiqué pour avoir tardé à prendre la mesure de la crise et l’insuffisance du dépistage, le gouvernement britannique s’était fixé début avril un objectif de 100 000 tests par jour d’ici à la fin avril.  

Il avait d’abord choisi de réserver les tests aux cas les plus critiques ainsi qu’aux soignants en première ligne, en dépit des recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé de tester le plus largement possible.

« Je savais, quand on l’avait fixé, qu’il s’agissait d’un objectif ambitieux », a déclaré le ministre de la Santé Matt Hancock lors d’une conférence de presse.

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Matt Hancock

Avec une capacité actuelle de plus de 51 000 tests quotidiens, mais moins de la moitié effectivement menés, le gouvernement est en bonne voie pour l’atteindre et peut donc élargir l’accès aux tests aux travailleurs clefs et leur famille, a-t-il poursuivi.  

« À partir de demain, tout travailleur-clef ayant besoin d’un test pourra prendre rendez-vous directement lui-même » sur le site internet du gouvernement, a-t-il précisé. « Il s’agit aussi de remettre le Royaume-Uni sur pieds. »

Le bilan du nouveau coronavirus s’est alourdi jeudi de 616 morts supplémentaires à l’hôpital, moins que la veille (+759), portant le total des décès à 18 738 au Royaume-Uni, confronté au « pic » de l’épidémie, selon les autorités.  

Parmi les plus durement touchés en Europe, le pays compte également 138 078 cas positifs, dont le premier ministre Boris Johnson, sorti de l’hôpital le 12 avril, qui se trouve toujours en convalescence après avoir été atteint de la maladie COVID-19.

Le nombre de morts « diminue lentement, pas rapidement. Je m’attends à ce que cela se poursuive durant les deux prochaines semaines, avant que nous puissions voir un déclin puis rapide ensuite », a expliqué le conseiller scientifique du gouvernement, Patrick Vallance.  

Concernant les hospitalisations, la capitale Londres, zone la plus touchée, enregistre « un très net déclin », a-t-il constaté. « Nous avons radicalement diminué le nombre d’infections dans la population, qui s’est traduit par une réduction du nombre d’hospitalisations. Nous sommes toujours en train de passer le pic, mais cela va dans la bonne direction ».  

Le bilan des autorités ne prend toutefois pas en compte les maisons de retraite où, selon des représentants du secteur, plusieurs milliers de personnes âgées sont mortes.

Dans ce contexte, malgré la pression montante, le gouvernement exclut pour l’heure tout assouplissement du confinement, instauré le 23 mars et qui doit se prolonger encore au moins deux semaines.  

Mais il prévoit déjà, quand le nombre de contaminations aura nettement reculé, de déployer un plan pour retracer les contacts des personnes malades ou présentant des symptômes, via une application du système public de santé, afin d’éviter « une deuxième vague ».