(Kiev) Kiev et les séparatistes prorusses de l’est de l’Ukraine ont procédé jeudi à un nouvel échange de prisonniers, un geste humanitaire à l’approche de Pâques célébré dimanche dans ce pays dont la population est en majorité orthodoxe.

« Je suis content chaque fois que nous récupérons nos concitoyens, nos héros, militaires, prisonniers politiques et citoyens ordinaires », a déclaré le président Volodymyr Zelensky dans une vidéo diffusée par son service de presse.

L’Ukraine s’est vue remettre 20 personnes, essentiellement des civils détenus dans les territoires séparatistes, mais aussi au moins deux militaires, a annoncé la présidence.

L’unique femme dans ce groupe, Alevtina Popova, a raconté avoir passé deux ans en prison pour avoir « aidé les militaires » ukrainiens. Maintenant, c’est « le soulagement et la liberté », a-t-elle dit dans une vidéo diffusée par la présidence.

En échange, Kiev devait relâcher 17 personnes, mais trois d’entre elles ont refusé d’être remises aux séparatistes, a déclaré à l’AFP le service de presse de la présidence ukrainienne.

Aucune information sur leur identité n’a été dévoilée.

Les négociations ont été entravées par la quarantaine due à la COVID-19, a précisé Lioudmyla Denyssova, la responsable parlementaire chargée des droits humains. Selon elle, 200 Ukrainiens restent détenus par les séparatistes et 115 autres prisonniers en Russie et en Crimée annexée.

Les Ukrainiens récupérés par Kiev vont être placés à l’isolement « obligatoire » avant de pouvoir revoir leurs familles, a-t-elle souligné.

« Il est important que la libération des détenus continue même en temps de COVID-19 », s’est félicitée dans un communiqué la Croix-Rouge en Ukraine.

Les chefs des diplomaties française et allemande, qui jouent le rôle de médiateurs entre Kiev et Moscou dans ce conflit, ont qualifié l’échange d’« avancée importante » dans un communiqué conjoint.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a aussi salué la libération des prisonniers dans un communiqué à New York. Il souhaite que « cette action humanitaire importante » permette davantage de progrès, incluant « un cessez-le-feu permanent », précise son communiqué.

Le précédent échange de prisonniers avait eu lieu en décembre, quand environ 200 personnes avaient été libérées par les deux camps.