(Londres) Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange a eu deux enfants avec l’une de ses avocates alors qu’il était réfugié à l’ambassade d’Équateur à Londres dans les années 2010, révèle celle-ci dans un entretien au quotidien Mail on Sunday.

L’Australien, réclamé par les États-Unis qui veulent le juger pour espionnage, est le père de deux garçons de deux et un ans conçus avec Stella Morris, 37 ans, son avocate d’origine sud-africaine.

Le journal dominical britannique publie sur son site des photos d’Assange, 48 ans, avec ses fils ainsi qu’un entretien avec Stella Morris racontant notamment être « tombée amoureuse » de Julian Assange en 2015 et que le couple prévoit de se marier.

L’avocate a elle-même confirmé ces faits dans une entrevue d’une douzaine de minutes publiée ensuite sur le compte Twitter de WikiLeaks. « Tomber amoureux, dans un contexte où tout le monde essaye de détruire votre vie, c’était une sorte d’acte de rébellion », explique-t-elle, comparant leur histoire à celles qu’on peut trouver « en temps de guerre ».   

Stella Morris a choisi de révéler l’existence des enfants, Gabriel et Max, parce qu’elle craint que la vie de Julian Assange « ne prenne fin » s’il reste à Belmarsh, prison londonienne de haute sécurité où il est actuellement détenu, en raison de la pandémie de nouveau coronavirus.

Jennifer Robinson, l’une des avocates de M. Assange au Royaume-Uni, a également confirmé à l’AFP que M. Assange et Mme Morris formaient une famille. Elle a affirmé que Mme Morris avait déjà témoigné en ce sens devant la justice britannique fin mars, lors d’une énième tentative pour faire libérer sous caution le fondateur de WikiLeaks.

« Malgré sa déclaration concernant sa famille et les preuves médicales concernant des risques graves pour la santé de M. Assange, le juge a refusé la remise en liberté », a ajouté l’actuelle avocate. La justice britannique avait en effet estimé qu’il y avait « des motifs sérieux de penser » que Julian Assange pourrait ne pas se présenter à de futures convocations.

Sur Twitter, WikiLeaks a indiqué que la compagne de Julian Assange, « mère de deux jeunes enfants, exhorte le gouvernement du Royaume-Uni à le libérer ainsi que d’autres prisonniers fragiles alors que le #coronavirus fait des ravages dans les prisons ».

L’Australien a assisté à la naissance à Londres des deux enfants par liaison vidéo et a pu voir l’aîné, Gabriel, dans l’ambassade où il avait été amené en catimini, ajoute le journal. Les deux enfants sont citoyens britanniques, selon le Mail on Sunday, et ont rendu visite à leur père en prison.

La justice britannique a suspendu jusqu’au 18 mai l’examen de la demande d’extradition du fondateur de WikiLeaks, poursuivi aux États-Unis pour avoir diffusé à partir de 2010 plus de 700 000 documents classifiés sur les activités militaires et diplomatiques américaines, notamment en Irak et en Afghanistan.

Les États-Unis lui reprochent d’avoir mis en danger des sources des services américains. De leur côté, les avocats d’Assange dénoncent une procédure politique fondée sur des « mensonges ».

Julian Assange a été arrêté en avril 2019 après sept ans passés reclus à l’ambassade d’Équateur à Londres, où il s’était réfugié après avoir enfreint les conditions de sa liberté sous caution, craignant une extradition vers les États-Unis.