(Londres) Le chauffeur du camion frigorifique où 39 migrants vietnamiens ont été retrouvés morts en octobre en Angleterre a plaidé mercredi coupable d’homicides involontaires devant un tribunal londonien.

Originaire d’Irlande du Nord, Maurice Robinson, 25 ans, avait déjà plaidé coupable d’aide à l’immigration illégale et d’avoir tiré un profit financier de cette activité, lors d’une précédente comparution, en novembre, devant la cour criminelle de l’Old Bailey depuis la prison de haute sécurité de Belmarsh, dans le Sud-Est de la capitale britannique.

Les cadavres de 31 hommes et de 8 femmes, dont deux adolescents de 15 ans, ont été découverts le 23 octobre à bord d’un conteneur dans la zone industrielle de Grays, à l’est de Londres. Le conteneur provenait du port belge de Zeebruges.

Au total, cinq personnes ont été inculpés dans cette affaire. Outre Maurice Robinson, quatre autres personnes ont comparu mercredi, également par vidéoconférence, la plupart des avocats et journalistes suivant l’audience via Skype.

Gheorghe Nica, 43 ans, à la double nationalité roumaine et britannique, a plaidé non coupable d’homicides involontaires et d’aide à l’immigration illégale.

Alexandru-Ovidiu Hanga, un Roumain de 27 ans, a plaidé non coupable d’aide à l’immigration illégale. Christopher Kennedy, 23 ans, originaire d’Irlande du Nord, avait précédemment plaidé non coupable du même chef d’accusation.

Le dernier inculpé, Valentin Calota, 37 ans, originaire de Birmingham, en Angleterre, n’a pas été invité à se prononcer sur l’inculpation d’aide à l’immigration illégale.  

Le procureur, William Emlyn Jones, décidera d’ici trois semaines de la tenue d’un procès pour Maurice Robinson. Le procès des autres inculpés s’ouvrira le 5 octobre à la cour criminelle de l’Old Bailey et peut durer jusqu’à huit semaines.

Nombre des victimes de ce drame étaient originaires d’une région pauvre du centre du Vietnam, qui vit tant bien que mal de la pêche, de l’agriculture ou de l’industrie. Les familles s’endettent à hauteur de milliers de dollars pour envoyer l’un des leurs au Royaume-Uni, via des filières clandestines, dans l’espoir qu’ils y trouvent des emplois rémunérateurs.

Le drame a exposé les dangers encourus par l’immigration clandestine, avec des trafiquants sans scrupules qui profitent de la vulnérabilité des candidats, ces derniers finissant souvent dans des bars à ongles ou des fermes à cannabis illégales au Royaume-Uni, réduits à un état de semi-esclavage.