(Saint-Pétersbourg) Le président russe Vladimir Poutine a été pris à partie sur son salaire mercredi par une habitante de Saint-Pétersbourg, sa ville natale, au moment où la Russie cherche à raviver son économie anémique.

Une femme affirmant souffrir d’un handicap et d’un œdème cérébral a interpellé le maître du Kremlin à l’issue d’une cérémonie commémorative dans l’ancienne capitale impériale russe, et lui a demandé s’il était possible, selon lui, de vivre en Russie avec un revenu mensuel de 10 800 roubles (environ 225 dollars canadiens).

Poutine gagne 16 000 dollars par mois, officiellement

« Je pense que c’est très difficile », a concédé M. Poutine, dont le salaire mensuel dépasse les 770 000 roubles (environ 16 000 dollars canadiens), selon les informations officielles.

Le minimum vital, c’est-à-dire la somme considérée comme indispensable par les autorités, est actuellement d’environ 11 300 roubles (235 dollars canadiens) pour Saint-Pétersbourg.

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Le président russe Vladimir Poutine, posant avec des citoyens lors d'un bain de foule à Saint-Pétersbourg ce matin.

« Votre salaire atteint probablement les 800 000 roubles », a lancé la femme, interpellant le président sur le prix du loyer, les achats du quotidien, les prix etc, insinuant que le chef de l’État devait être étranger aux problèmes rencontrés par les personnes défavorisées.

« Le président n’a pas le salaire le plus élevé » dans le pays, a rétorqué M. Poutine, avant de rappeler qu’une série de mesures visant à augmenter les allocations sociales en Russie et améliorer le niveau de vie des Russes devaient être mises en place prochainement.

« L’État fait tout ce qu’il est en mesure de faire », a assuré le président russe.

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Le président russe (à d.) discutant avec une citoyenne lors d'un bain de foule à Saint-Pétersbourg, ce matin.

Vladimir Poutine a créé la surprise en janvier en proposant une réforme constitutionnelle qui s’est accompagnée de la démission du gouvernement et de la désignation d’un nouveau premier ministre, Mikhaïl Michoustine.

Ce dernier s’est engagé, lors de sa nomination, à ce que les Russes bénéficient de « réels changements pour le meilleur », et ce alors que l’économie russe peine à se redresser depuis le début de la crise en 2014, provoquée par les sanctions économiques occidentales et la chute des cours du pétrole.