(Kiev) Le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a assuré vendredi l’Ukraine du soutien infaillible des États-Unis, en plein procès en destitution du président Donald Trump en raison de pressions qu’il aurait exercées sur le président ukrainien.

« Je suis ici aujourd’hui avec un message clair : les États-Unis considèrent le combat ukrainien pour la liberté, la démocratie et la prospérité comme un combat courageux. Notre engagement à le soutenir ne va pas fléchir », a dit Mike Pompeo depuis Kiev, au côté du président Volodymyr Zelensky.

Le chef de la diplomatie américaine a aussi souligné que l’Ukraine était un « pays important », référence aux affirmations d’une journaliste américaine de NPR selon lesquelles M. Pompeo avait martelé hors micro le désintérêt des Américains pour l’ex-république soviétique.  

Volodymyr Zelensky a pour sa part demandé aux États-Unis de s’impliquer davantage dans la résolution du conflit avec les séparatistes prorusses dans l’est du pays et autour de l’annexion russe de la Crimée en 2014.

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Volodymyr Zelensky

« J’ai exprimé l’espoir que les États-Unis s’impliqueront plus activement dans le processus de paix dans l’est de l’Ukraine et dans la [libération] de la Crimée », a-t-il déclaré, réclamant même la création d’un poste dédié au département d’État américain.

Le processus de paix, qui n’avance que très lentement, implique actuellement Allemands, Français, Russes, Ukrainiens, rebelles et l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE).  

Depuis l’arrivée au pouvoir en mai 2019 de M. Zelensky, des progrès ont pu être constatés avec des échanges de prisonniers entre belligérants, mais le règlement politique du conflit est au point mort.  

Le président ukrainien a aussi jugé que la coopération bilatérale « ne devait pas se limiter à des mots » de soutien, promettant des contrats aux groupes américains et les appelant à investir en Ukraine.  

Les deux hommes se rencontraient alors que la relation américano-ukrainienne est polluée depuis des mois par le scandale du coup de fil de Donald Trump à M. Zelensky dans lequel il est accusé d’avoir voulu faire du chantage à l’aide militaire.  

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Le président républicain est poursuivi pour abus de pouvoir pour son profit politique personnel, car il aurait, selon ses adversaires politiques, gelé une aide cruciale pour Kiev afin d’obtenir l’annonce d’enquêtes visant son concurrent démocrate Joe Biden et le fils de ce dernier, Hunter, qui a siégé à la direction du groupe gazier ukrainien Burisma.

Selon les démocrates, M. Trump a tenté de « tricher » pour remporter un second mandat en poussant l’Ukraine à « salir » l’ancien vice-président de Barack Obama, et d’avoir utilisé les moyens de l’État pour arriver à ses fins.

Les républicains rétorquent que Donald Trump a simplement utilisé ses prérogatives présidentielles pour lutter contre la corruption en Ukraine.