(Civitavecchia, Italie) Les passagers d’un navire de croisière bloqué depuis jeudi matin à Civitavecchia, en Italie, et transportant 7000 touristes et membres d’équipages, ont été autorisés à débarquer, a annoncé le ministère de la Santé, qui a confirmé l’absence de coronavirus sur deux cas suspects.

Le laboratoire de référence de l’hôpital Spallanzani de Rome, spécialisé dans les maladies infectieuses, « a confirmé des résultats négatifs pour (le virus) 2019-nCoV pour les échantillons des patients », a indiqué le ministère de la Santé dans un communiqué jeudi soir.

Selon le communiqué, « le navire a été libéré des obligations sanitaires ».

PHOTO GUGLIELMO MANGIAPANE, REUTERS

Le paquebot Costa Smeralda est un des cinq plus gros navires de croisière au monde.

Les 1100 passagers, sur les 6000 à bord de l’énorme paquebot – fort aussi d’environ 1000 membres d’équipage – qui devaient débarquer à Civitavecchia sont donc autorisés à le faire, après plus de 12 h d’attente. Certains sont descendus immédiatement.

Le navire du groupe Costa Croisières était arrivé tôt jeudi en provenance de Palma de Majorque, en Espagne. Les autorités sanitaires avaient été mises en alerte très rapidement, car une touriste chinoise de 54 ans avait de la fièvre et une forte toux. Trois médecins et une infirmière étaient montés à bord pour effectuer des prélèvements sur la touriste et son mari qui avaient été placés en isolement dans leur cabine.

Originaires de Macao, ils avaient atterri à Milan sur un vol les amenant de Hong Kong le 25 janvier et avaient embarqué à Savone, dans le nord-ouest de l’Italie pour une croisière d’une semaine en Méditerranée.

PHOTO FILIPPO MONTEFORTE, AFP

Des passagers à bord du Costa Smeralda.

En milieu d’après-midi, l’annonce rassurante de résultats négatifs après un premier examen des échantillons était intervenue au moment où des informations filtraient dans les médias sur le débarquement imminent des passagers.

Mais le maire de la ville Ernesto Tedesco s’était précipité sur place pour stopper ces opérations tant que la présence du virus n’était pas exclue.

« Vous êtes fou ? »

Descendu précipitamment de sa Fiat 500, ce membre de la Ligue (extrême droite) de Matteo Salvini, avait été vu en train de crier au commandant du port, Vincenzo Leone : « Mais vous êtes fou ? vous avez donné l’ordre de débarquer ? Je vais vous coller un procès ».

« Je dois protéger la santé de mes concitoyens. Pour le moment, seuls des bagages ont été débarqués du navire, pas les passagers. On attend encore les résultats des tests de l’hôpital Spallanzani », avait-il ensuite déclaré à l’AFP.

Costa Croisières a précisé que la personne présentant des symptômes était une « touriste de Macao de 54 ans ». Après leur montée à Savone, le navire avait fait étape à Barcelone, Valence (Espagne) et Marseille (France).

« Sans valises »

Les passagers n’étaient pas particulièrement préoccupés, mais selon des témoignages recueillis par l’agence Ansa, certains de ceux qui devaient descendre à Civitavecchia ont commencé à s’impatienter. « Nous devions débarquer après une croisière d’une semaine et on est encore là à ne pas pouvoir descendre et sans valises », a raconté un couple d’Italiens.

Deux cas suspects de coronavirus sur des touristes chinois arrivés à Rome sont toujours en cours d’analyse.

Informé de l’épisode du navire, le premier ministre Giuseppe Conte a appelé « à ne pas faire preuve d’alarmisme ni à alimenter de forme de panique », en marge d’un voyage en Bulgarie.

« Jusqu’à présent, tous les cas analysés ont donné des résultats négatifs. Le système (sanitaire italien, NDLR) est prêt s’il y avait un quelconque cas de contagion », a noté jeudi le président de l’Institut supérieur de la santé, Silvio Brusaferro.