(Paris) Il est trop tôt pour dire si Notre-Dame de Paris est sauvée et aucun choix n’a encore été arrêté pour la reconstruction de la charpente et de la flèche, a indiqué dimanche le général Jean-Louis Georgelin, chargé de piloter la restauration de la cathédrale ravagée par le feu en avril.

« Notre-Dame n’est pas sauvée », « elle est toujours en état de péril », a rappelé le général lors d’un entretien avec les médias CNEWS/Europe 1/Les Échos, confirmant ses propos du mois de novembre.

Jean-Louis Georgelin a été nommé par le président français Emmanuel Macron pour présider à la reconstruction en cinq ans de la cathédrale.

« Aujourd’hui, ce sur quoi nous ne pouvons pas nous prononcer, c’est l’état de la voûte, il faut aller l’inspecter », a expliqué le général, qui s’est dit toutefois « assez confiant ».  

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Jean-Louis Georgelin

La prochaine opération prévue est le démontage de l’échafaudage monté autour de la cathédrale avant l’incendie du 15 avril, qui doit être retiré car il présente une menace pour le bâtiment.  

Par la suite, un diagnostic complet permettra aux architectes de préconiser comment restaurer la cathédrale, avant un début de la reconstruction proprement dite en 2021. Le président Macron a dit souhaiter que la reconstruction soit achevée en 2024, un délai jugé serré par certains.

La question du projet architectural demeure totalement ouverte, selon le général Georgelin : à l’identique, comme le souhaite l’architecte chargé de Notre-Dame lui-même, Philippe Villeneuve, ou en la soumettant à un geste architectural audacieux, comme l’a évoqué l’exécutif français.

L’incendie qui a ravagé Notre-Dame de Paris, chef-d’œuvre de l’art gothique construit du XIIe au XIVe siècle, a détruit sa charpente et la célèbre flèche, œuvre de l’architecte Eugène Viollet-le-Duc du XIXe siècle.

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« Nous allons, pour la flèche, définir dans les semaines qui viennent le processus précis qui va permettre de faire la consultation qui a été annoncée », a indiqué M. Georgelin. « Ceci nous conduira dans le courant de l’année 2020 ».

« Pour reconstruire la flèche, il faut d’abord que la charpente ait été faite, que le toit ait été refait », a-t-il indiqué. Pour le choix du matériau de reconstruction de la charpente, « […] il y aura étude, examen de toutes les options possibles », a-t-il dit, démentant des informations de presse affirmant que le choix ait été arrêté d’une réfection à l’identique en bois.

Composée d’un enchevêtrement de poutres massives en chêne, plusieurs fois rénovée depuis le XIIe siècle, la charpente de Notre-Dame était surnommée la « forêt ».