(Cité du Vatican) Lors de sa première messe de l’année 2020, le pape François a dénoncé mercredi comme une « profanation » les violences contre les femmes et l’exploitation de leur corps à travers « le consumérisme » et « la pornographie ».

« Les femmes sont sources de vie. Cependant, elles sont continuellement offensées, battues, violentées et poussées à se prostituer et à supprimer la vie qu’elles portent en leur sein », a estimé le chef de l’Église catholique dans son homélie prononcée dans la basilique Saint-Pierre.

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Soulignant que « la renaissance de l’humanité a commencé à partir de la femme », le pape, âgé de 83 ans, a estimé que « toute violence faite à la femme est une profanation de Dieu, né d’une femme ».

C’est « par la façon dont nous traitons le corps de la femme que nous comprenons notre niveau d’humanité », a-t-il poursuivi, déplorant que ce corps soit régulièrement « sacrifié sur les autels profanes de la publicité, du gain, de la pornographie, exploité comme une surface à utiliser ».

« Il doit être libéré du consumérisme, il doit être respecté et honoré. C’est la chair la plus noble du monde, elle a conçu et mis au monde l’Amour qui nous a sauvés », a poursuivi le pape argentin, élu en 2013.

Selon la tradition catholique, Jésus Christ a été conçu et est né alors que sa mère, Marie, était vierge.

Pour le pape, la maternité est souvent « humiliée car l’unique croissance qui importe est la croissance économique ».

Le pape François, très attaché au sort des migrants, a rappelé aussi que beaucoup de mères « prennent le risque de voyages dangereux cherchant désespérément à donner au fruit de leur sein un avenir meilleur ».

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La Place Saint-Pierre, au Vatican, lors du discours du pape François

À leur arrivée, ces femmes accompagnées de leurs enfants sont souvent « jugées en surnombre par des personnes qui ont le ventre plein, plein de choses, mais le cœur vide d’amour », a-t-il estimé.

Lors de la première liturgie de l’année traditionnellement consacrée à Marie, le pape a aussi souligné l’importance du rôle des femmes dans la société et dans la résolution des conflits.  

« La femme montre que le sens de la vie ne consiste pas à produire des choses mais à prendre à cœur les choses qui existent » et à « regarder (les autres, NDLR) de l’intérieur : la personne au-delà de ses erreurs, le frère au-delà de ses fragilités ».

Pour vivre « dans un monde meilleur, qui soit une maison de paix et non une cour de guerre, il faut avoir à cœur la dignité de toute femme », a encore estimé le pape, en soulignant que « la femme est donneuse et médiatrice de paix et doit être pleinement associée aux processus décisionnels ».  

Il a aussi appelé le milliard de catholiques et toute l’Église à se rapprocher de Marie pour « retrouver son unité », dénonçant la tentation de « la diviser en mettant au premier plan les différences, les idéologies, les pensées partisanes ». Pour le pape, souvent critiqué par les milieux conservateurs, l’Église catholique ne doit pas être analysée « à partir de structures, programmes et tendances » mais à travers « le cœur ».