(Bayonne) L’octogénaire qui a avoué être l’auteur de l’attaque contre une mosquée en France voulait «venger la destruction», qu’il attribue aux musulmans, de la cathédrale Notre-Dame de Paris, sévèrement endommagée le 15 avril dans un incendie dont l’origine n’a pas été déterminée, a indiqué mardi le procureur.

L’attaque lundi contre une mosquée de Bayonne a fait deux blessés graves, touchés par balles par l’agresseur, Claude Sinké, 84 ans, qui a également tenté de mettre le feu à l’édifice.

«La République fait bloc autour des victimes, comme elle fait bloc autour de chacun de ses enfants, lorsque l’obscurantisme et l’intolérance réapparaissent», a déclaré mardi le président Emmanuel Macron, adressant une «pensée amicale et républicaine» aux deux septuagénaires touchés, alors qu’il inaugurait le Centre européen du judaïsme à Paris.  

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L’homme a reconnu durant son interrogatoire avoir tenté de mettre le feu à la mosquée pour «venger la destruction de la cathédrale de Paris», mais il a «contesté avoir eu la volonté de tuer quiconque», a indiqué devant la presse le procureur Marc Mariée.

«L’ensemble de son audition interroge sur son état de santé psychique de sorte qu’il est actuellement présenté devant un psychiatre», a-t-il cependant ajouté.

Surpris par deux hommes, l’agresseur est soupçonné d’avoir ouvert le feu contre eux, les blessant grièvement. Pourtant, il a affirmé avoir «pris soin de repérer à de nombreuses reprises la mosquée afin d’être certain d’intervenir à un moment où elle était très peu occupée», a ajouté le procureur.

Le pronostic vital des deux blessés, âgés de 74 et 78 ans, qui avaient été touchés l’un au cou, l’autre au thorax et au bras, n’est «pas engagé», a indiqué le procureur, même s’ils garderont «des séquelles fonctionnelles permanentes» et restaient mardi hospitalisés.

Claude Sinké avait été candidat du parti d’extrême droite Front national (devenu Rassemblement national) en 2015 aux élections départementales.

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Des fidèles priaient mardi à la mosquée qui avait été prise pour cible la veille.

Selon Jordan Bardella, député européen RN, le suspect n’était plus membre du parti après en avoir été écarté en 2015.

Né à Meknès au Maroc en septembre 1935, son père avait été légionnaire, affirme Claude Paucton, ancien correspondant local pour le journal Sud Ouest, qui l’a beaucoup côtoyé.

L’attaque est intervenue en pleine nouvelle polémique sur l’islamisme et le communautarisme, responsables selon le président Emmanuel Macron d’une forme de «séparatisme» en France, pays d’Europe occidentale à la plus importante communauté musulmane (7,5% de la population).