(Bruxelles) L’ex-président catalan Carles Puigdemont a appelé lundi à répondre par les urnes, lors des législatives du 10 novembre, aux condamnations « injustes » et « inhumaines » des indépendantistes catalans en Espagne.

« Il y a beaucoup de façons (de répondre), toutes doivent être démocratiques et non-violentes », a déclaré M. Puigdemont, contre qui la justice espagnole vient de lancer un nouveau mandat d’arrêt européen et international.

Dans une déclaration à la presse à Bruxelles, l’indépendantiste a appelé à « convertir les élections du 10 novembre en une réponse massive et sonore de refus, de liberté et de fermeté ».

Carles Puigdemont, qui n’a pas pris de questions de la part des journalistes, s’exprimait quelques heures après la condamnation de neuf dirigeants indépendantistes par la Cour suprême d’Espagne à des peines allant de neuf à 13 ans de prison pour la tentative de sécession de la Catalogne en 2017.

L’ex-président catalan a fustigé une « stratégie de répression et de vengeance », affirmant que les autorités espagnoles « craignent » la réponse des urnes.

Principal acteur de la tentative de sécession de 2017, M. Puigdemont a quitté l’Espagne pour la Belgique afin d’échapper aux poursuites.

La Cour suprême a annoncé lundi que le juge Pablo Llarena, qui avait retiré « un mandat d’arrêt européen et international » pour rébellion contre M. Puigdemont devant l’impossibilité de le faire appliquer par des partenaires européens, en avait émis un nouveau « pour les délits de sédition et détournements de fonds publics ».

Dans une première réaction sur Twitter lundi, M. Puigdemont avait qualifié la condamnation des dirigeants catalans d’« aberration ». « Il est temps de réagir comme jamais auparavant », avait-il lancé.

L’ancien vice-président régional Oriol Junqueras s’est vu infliger la plus lourde peine avec 13 ans de prison pour sédition et détournements de fonds publics.  

Huit autres indépendantistes, pour certains en prison comme M. Junqueras depuis près de deux ans, ont été condamnés à des peines allant de neuf à 12 ans de prison.

Les juges ont écarté les accusations de rébellion émises par le parquet qui avait requis 25 ans de prison pour Junqueras.

Trois autres anciens membres du gouvernement catalan, qui étaient en liberté conditionnelle, ont eux été condamnés à des amendes.