(Helsinki) Les pays de l’UE misent sur la volonté de dialogue entre Washington et Téhéran et veulent éviter toute initiative qui pourrait y porter atteinte, a déclaré vendredi le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas après des entretiens avec ses homologues français et britannique à Helsinki.

Les trois pays européens signataires de l’accord conclu avec Téhéran en 2015 pour limiter son programme nucléaire veulent profiter de l’élan du sommet du G7, au cours duquel le président Donald Trump a indiqué sa volonté de parler à l’Iran, a expliqué M. Maas au cours d’un point de presse.

« Notre priorité est de faciliter un dialogue entre les États-Unis et l’Iran », a-t-il souligné.

« Après le sommet du G7 à Biarritz, nous sommes tous d’avis qu’une volonté de dialogue existe entre les deux parties et qu’elle doit maintenant être mise à profit », a-t-il ajouté.

« Si ce nouveau momentum est réel, il sera soutenu par l’UE », a assuré la cheffe de la diplomatie européenne Federica Mogherini.

« Nous avons besoin d’une désescalade des tensions dans la région. Nous devons ouvrir les canaux pour le dialogue et la coopération », a-t-elle souligné.

Federica Mogherini a insisté sur la nécessité de préserver l’accord actuel.

Les Européens ont déclaré à plusieurs reprises qu’ils étaient déterminés à sauver l’accord, mais leurs efforts pour soutenir l’économie iranienne durement frappée par les nouvelles sanctions imposées par les États-Unis n’ont jusqu’à présent guère porté leurs fruits.

Dominic Raab a également exprimé sa volonté de « tirer parti de la dynamique des pourparlers positifs » du G7.

Le président Trump a évoqué durant la G7 l’organisation d’une rencontre avec son homologue iranien Hassan Rouhani, et s’est montré ouvert à une suggestion française visant à accorder une ligne de crédit à l’Iran pour aider à stabiliser son économie.

« L’accord nucléaire est le seul accord sur la table qui empêche l’Iran de se doter d’une arme nucléaire et nous continuerons à travailler ensemble pour encourager l’Iran à respecter l’accord dans son intégralité », a affirmé M. Raab.

« Nous avons également besoin du soutien international le plus large possible pour faire face aux menaces qui pèsent sur la navigation internationale dans le détroit d’Ormuz ».

La Grande-Bretagne s’est jointe à l’opération navale Sentinel lancée par  Washington pour protéger la navigation commerciale dans le Golfe, en particulier dans le détroit stratégique d’Ormuz.

Mais plusieurs autres pays européens ont exprimé des réserves sur cette initiative, craignant qu’une présence navale accrue dans la région n’aggrave une situation déjà tendue.

L’idée d’une mission d’observation européenne dans le détroit d’Ormuz a été évoquée, mais elle a reçu peu de soutiens. « Il y a différents points de vue », a reconnu Heiko Maas, insistant sur  la nécessité de « ne rien faire qui puisse mettre en péril les efforts diplomatiques ».