(Paris) Les travaux de nettoyage de la cathédrale Notre-Dame, ravagée par un incendie, reprendront plus tard ce mois-ci, mais sous des règles plus strictes en matière de protection contre le plomb, face aux préoccupations croissantes du public au sujet de la pollution toxique.

Sous la pression d’inspecteurs du travail préoccupés par les risques de contamination au plomb, la préfecture de la région d’Île-de-France a suspendu les travaux de nettoyage de la cathédrale la semaine dernière et ordonné de nouvelles vérifications dans les écoles et les garderies du quartier.

La préfecture a annoncé vendredi par communiqué que les travailleurs seraient autorisés à rentrer au travail à partir du 12 août, mais en plus petit nombre et avec de nouvelles mesures et de nouveaux équipements de décontamination plus sévères pour empêcher « toute sortie d’élément polluant vers l’extérieur ».

Les critiques affirment que les autorités n’ont pas agi assez vite pour protéger les travailleurs et les résidants lorsque le toit et la flèche en plomb de la cathédrale ont fondu lors de l’incendie d’avril, projetant une poussière toxique dans l’air parisien.

Une action en justice a été engagée et un groupe syndical demande le « confinement total » du site.

Des niveaux astronomiques de plomb avaient été mesurés dans le secteur à l’époque. Et ils demeurent exceptionnellement élevés à certains endroits dans la cathédrale et dans le sol du parc et de l’avant-cour adjacents, selon l’Agence Régionale de Santé Île-de-France. Ces zones sont fermées au public depuis le 15 avril et le resteront probablement pendant des années.

Cependant, aucun niveau dangereux n’a été détecté dans les rues avoisinantes, où les touristes et les résidants continuent de circuler et où les magasins de souvenirs et les restaurants ont rouvert.

Le mois dernier, l’agence de santé a publié un rapport de 109 pages détaillant les efforts déployés pour surveiller les niveaux de plomb dans la population, dans le sol et dans les bâtiments voisins.

Cependant, des groupes d’écologistes affirment que les autorités n’avaient pas été assez énergiques ni assez ouvertes lorsqu’est venu le temps d’informer le public sur les niveaux de plomb au moment de l’incendie.

Les enfants sont particulièrement vulnérables aux problèmes de santé liés à l’empoisonnement et à l’exposition au plomb. Les autorités ont donc ordonné de nettoyer en profondeur les écoles du quartier et ont recommandé des tests sanguins aux enfants de moins de 7 ans et aux femmes enceintes vivant près de Notre-Dame.

Les nouvelles mesures de sécurité pour la cathédrale limiteront le nombre de travailleurs admis à tout moment à 30-40 au lieu des 60-70 actuellement autorisés, du moins jusqu’à la livraison des nouvelles trousses de décontamination à l’automne, au moment où le rythme des travaux devrait accélérer.

L’objectif principal est de « [renforcer] la garantie que les travaux ne génèrent pas de pollution à l’extérieur du chantier », indique le communiqué.