(Kiev) Un tribunal ukrainien a ordonné la saisie d’un pétrolier russe arraisonné la semaine passée dans l’estuaire du Danube, soupçonné par Kiev d’être impliqué dans un incident militaire naval ukraino-russe fin 2018, a annoncé le procureur militaire ukrainien Anatoli Matios.  

Un tribunal d’Odessa a ordonné lundi la saisie du tanker Nika Spirit, selon la décision judiciaire publiée par M. Matios sur sa page Facebook.  

Arrivé le 24 juillet au port ukrainien d’Izmaïl, ce vaisseau y a été arraisonné, ce qui a provoqué la colère de Moscou ayant menacé Kiev de «conséquences».  

Les services de sécurité ukrainiens (SBU) accusent le tanker d’avoir participé à la saisie en novembre dernier par la Russie de trois bateaux de guerre ukrainiens au large de la Crimée, péninsule ukrainienne annexée par Moscou.

Selon Kiev, il a barré aux bateaux ukrainiens l’entrée dans le détroit de Kertch, avant leur saisie manu militari par la Russie. Ses propriétaires russes ont ensuite changé son nom de Neyma en Nika Spirit afin de «cacher son implication dans cet acte d’agression», affirment le SBU.

Les 10 marins russes du tanker ont été rapidement relâchés et ont quitté le territoire ukrainien jeudi, car ils n’avaient pas enfreint la loi ukrainienne et internationale, selon le SBU.  

Le ministre adjoint des Affaires étrangères russe, Grigori Karassine, a déclaré à la radio Kommersant que le vaisseau était propriété privée et que l’affaire devait être réglée par les tribunaux

«Bien entendu, nous suivrons ceci de près», a-t-il ajouté.

L’incident naval de novembre, une première confrontation militaire directe entre l’Ukraine et la Russie en cinq ans de crise reste l’un des sujets les plus sensibles entre Kiev et Moscou.

Depuis, 24 marins ukrainiens sont retenus prisonniers en Russie, Kiev et l’Occident appelant en vain à leur libération.