(Londres) La première ministre britannique, Theresa May, a critiqué mercredi la montée de l’intolérance et de l’absolutisme chez les politiciens du monde entier, un message qui pourrait être destiné à son successeur à la tête du gouvernement britannique — et au président américain Donald Trump.

Mme May, qui doit quitter son poste dans une semaine après trois années au pouvoir marquées par le Brexit, a dénoncé la «politique de division», ajoutant que «certains perdent la capacité de ne pas être d’accord sans rabaisser les opinions des autres».

La première ministre a annoncé sa démission le mois dernier après que le Parlement eut rejeté son accord de divorce avec l’Union européenne, qui visait à garantir un départ ordonné du Royaume-Uni.

Des membres du parti de Mme May ont voté contre l’entente, car ils jugeaient qu’elle avait fait trop de compromis en faveur de l’UE.

Mme May livrait mercredi son dernier discours important en tant que première ministre devant un auditoire du groupe de réflexion Chatham House, à Londres.

Elle a notamment critiqué les politiques populistes «de gagnants et de perdants, qui considèrent le compromis et la coopération par l’entremise des institutions internationales comme des signes de faiblesse et non de force».

«Aujourd’hui, l’incapacité à associer principes et pragmatisme et à trouver un compromis au besoin semble avoir conduit tout notre discours politique dans la mauvaise voie», a-t-elle soutenu.

«Cela a conduit à ce qui est en fait une forme d’absolutisme — selon laquelle si vous faites simplement valoir votre point de vue assez fort et assez longtemps, vous obtiendrez ce que vous voulez à la fin. Ou que de mobiliser votre propre faction est plus important que d’amener les autres avec vous», a-t-elle ajouté.

Mme May a par ailleurs souligné l’importance de préserver l’accord de Paris sur le climat et l’entente sur le nucléaire iranien — deux accords que Donald Trump a rejetés.

La première ministre May a eu des relations parfois difficiles avec le président américain, qui a qualifié son approche sur le Brexit de «folle» et qui a dit qu’elle aurait dû écouter ses conseils et poursuivre l’UE en justice.

Deux hommes sont en lice pour remplacer Mme May à la tête du Royaume-Uni : Boris Johnson et Jeremy Hunt, qui ont tous deux menacé de quitter l’Union européenne sans accord.