(Paris) Seulement 9 % des 850 millions d’euros de promesses de dons ont été effectivement versés, soit 80 millions d’euros, les grandes entreprises et les collectivités élaborant d’abord des conventions sur l’affectation des sommes importantes qu’elles verseront, a-t-on appris auprès du ministère.

Les 80 millions versés correspondent aux petits dons des très nombreux particuliers sur les quatre plates-formes, souscrits sans conditions particulières, sous formes de chèques, de virements et même d’espèces.

Le ministre de la Culture Frank Riester a confirmé vendredi matin sur France 2 ce chiffre avancé par France Info, en soulignant qu’il s’expliquait en partie par un décalage dans le temps explicable dans ce type de situations.

Ce qui a été reçu, « c’est 350 000 donneurs, c’est 850 millions, un peu plus, de promesses de dons », a-t-il rappelé, en avançant deux raisons au fait que, par contraste, seulement 9 % des dons soient en caisse :

« D’abord il peut y avoir des gens qui promettent de donner, mais qui in fine ne le font pas […] Mais il y a surtout, et ça c’est normal, que les dons vont être donnés progressivement en fonction de l’avancée des travaux », a-t-il argumenté.

« Des conventions sont en train d’être travaillées notamment avec les gros donateurs, avec les trois fondations (Fondation du patrimoine, Fondation Notre-Dame, Fondation de France NDLR) et l’institution (le Centre des Monuments nationaux) qui sont les quatre institutions choisies pour faire partie de cette grande collecte nationale », a expliqué M. Riester.

« Ce sont ces conventions qui vont permettre ensuite de voir le versement pour l’établissement public » chargé de la restauration et prévu dans le projet de loi, a ajouté le ministre.

Au ministère, on souligne que des collectivités ou de gros mécènes comme Arnault et Pinault (qui ont promis respectivement 200 et 100 millions d’euros) s’intéressent de savoir ce qu’on fera de l’argent qu’ils s’engagent à verser — quels projets, quel échéancier, quel encadrement, etc.

M. Riester a souligné à nouveau que « l’élan de générosité doit continuer », et que « les dons sont évidemment toujours les bienvenus ». La Fondation du patrimoine (FdP) avait interrompu le mois dernier sa collecte et M. Riester avait regretté cette décision « unilatérale », alors que la somme finale de ce qui entrera dans les caisses n’est pas connue.

« Notre-Dame, a-t-il prévenu, est encore dans une situation fragile notamment au niveau de la voûte qui n’a pas encore été sécurisée » et qui « peut toujours s’écrouler ».

Ces travaux de sécurisation pourraient prendre encore des semaines, avant le lancement des expertises longues et complexes pour les travaux de rénovation.

L’enquête judiciaire se poursuit par ailleurs, sans que l’on connaisse les causes du sinistre - court-circuit ou toute autre cause.

Une première messe doit être célébrée samedi en petit comité dans une chapelle de la cathédrale par l’archevêque de Paris, Mgr Michel Aupetit, deux mois après l’incendie.