(Moscou) Un quotidien populaire russe a publié jeudi ce qu’il présente comme un message vocal de l’ex-agent double Sergueï Skripal, qui s’il est authentifié constituera la première preuve de vie de l’ancien espion depuis son empoisonnement l’année dernière en Angleterre.

Le tabloïd Moskovski Komsomolets a publié sur son site internet ce message vocal de 30 secondes, assurant qu’il s’agit d’un message vocal laissé par Sergueï Skripal à sa nièce Viktoria, qui réside en Russie.

D’après le quotidien, Sergueï Skripal a appelé sa nièce le 9 mai, à l’occasion des célébrations de la victoire sur les nazis lors de la Seconde Guerre mondiale. «Tout va bien pour moi. Enfin pour nous, pour Iouletchka», diminutif de sa fille Ioulia, également empoisonnée, dit-il dans ce message qui semble être laissé sur une boîte vocale.

«Je voulais savoir comment vous allez», ajoute l’ex-espion de 67 ans.

AFP

Ioulia Skripal

Une porte-parole du Foreign Office a réagi en affirmant que «les conversations téléphoniques entre Sergueï Skripal et sa famille sont une affaire privée.»

«Il est dérangeant de voir que leur intimité semble avoir été violée de cette manière», a-t-elle ajouté.

Selon Moskovski Komsomolets, c’est la deuxième fois que Sergueï Skripal appelle sa nièce Viktoria qui vit à Iaroslavl, au nord-est de Moscou. La première fois, selon le journal, datait de quelques jours après que le mari de Viktoria Skripal a été frappé dans la rue par un homme l’ayant insultée pour être liée à l’agent double.

Sergueï Skripal, un ex-colonel du renseignement russe condamné pour espionnage au profit du Royaume-Uni puis échangé contre d’autres agents doubles, avait été retrouvé inanimé sur un banc public, le 4 mars 2018 à Salisbury.

Il ne s’est pas exprimé en public depuis.

Le Royaume-Uni accuse la Russie d’être derrière l’empoisonnement de Sergueï Skripal au moyen d’un puissant agent innervant de conception soviétique, le Novitchok, en représailles pour sa collaboration avec le MI6, les services de renseignement extérieur britanniques.

Londres a mis en cause le renseignement militaire russe (GRU) mais Moscou, qui dénonce des «accusations inadmissibles», dément fermement être impliqué dans cette affaire qui a provoqué une profonde crise diplomatique entre les deux pays.