(Reims) Quelque 15 500 « gilets jaunes » ont manifesté samedi en France, soit la plus faible mobilisation depuis le début de ce mouvement de contestation il y a six mois, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.  

Pour ce 27e samedi consécutif, à une semaine des élections suropéennes, 1600 personnes seulement ont défilé à Paris.

Ce comptage des autorités est contesté par les « gilets jaunes », qui ont dénombré de leur côté près de 41 000 manifestants.

La semaine dernière, environ 18 600 personnes avaient manifesté à travers le pays, selon le ministère.

PHOTO FRANCOS NASCIMBENI, AGENCE FRANCE-PRESSE

De la fumée rouge, blanche et bleue, censée représenter le drapeau français, a été utilisée à Reims.

Semaine après semaine, la mobilisation est tombée à ses plus bas niveaux depuis le début de cette contestation sociale inédite, le 17 novembre dernier. Outre Paris, des cortèges ont été recensés à Reims (nord-est), et Nancy (est), où un drapeau européen a été décroché de son mât à la Métropole du Grand Nancy et remplacé par une chasuble fluo.

D’autres rassemblements ont eu lieu à Lens (nord), Marseille (sud-est), Toulouse (sud-ouest). La police a aussi fait usage de gaz lacrymogène à Lyon et Dijon.

A Reims, une vingtaine de vitrines ont été brisées ou vandalisées, dont celles de la radio locale France Bleu Champagne Ardenne, selon la mairie de la ville. Au moins deux manifestants ont été blessés et pris en charge par les pompiers, du mobilier urbain dégradé et des poubelles enflammées, selon un journaliste de l’AFP.  12 personnes ont été interpellées.

« Faut aller voter, faut un maximum de votes anti-Macron, comme ça il verra bien que le peuple est pas content du tout de ce qu’il fait. Au moins là il verra bien. Allez voter, pas d’abstention, pas de vote blanc », a lancé Sébastien.  Et Annie, 52 ans, d’assurer : « Aux Européennes, tout le monde ici votera contre Macron ».

Le président français Emmanuel Macron a estimé vendredi que le mouvement des « gilets jaunes » n’avait « plus de débouché politique ». Il a appelé chacun à « retrouver le cours de sa vie » et à exprimer ses divergences d’opinion lors des élections.

Parti d’un ras-le-bol fiscal et d’une protestation contre la politique sociale du gouvernement, le mouvement s’est transformé en une contestation protéiforme mais la mobilisation a considérablement décru ces dernières semaines.