(Paris) La campagne officielle pour les élections européennes du 26 mai a débuté lundi, à deux semaines d’un scrutin à l’issue toujours aussi incertaine, avec La République en Marche et le Rassemblement national au coude-à-coude dans les sondages.

Affichage, publicités télévisées… la campagne devrait enfin s’animer avec la multiplication des débats télévisés et des publicités audiovisuelles soigneusement minutés.

À l’heure des réseaux sociaux, les experts soulignent l’intérêt de la campagne et des documents officiels « toujours très attendus », couplés aux débats télévisés, qui ont parfois permis de départager les listes ou de faire émerger l’une d’elles dans les jours qui précèdent le scrutin.

D’autant que les derniers sondages donnent LREM et le RN quasiment à égalité, avec autour de 22 % d’intentions de vote chacun, loin devant Les Républicains, et que la situation n’est pas encore décantée à gauche.

Dès le matin, les têtes de liste ont repris leurs arguments et leurs attaques sur les radios et chaînes de télé. François-Xavier Bellamy (LR) a attaqué la liste LREM-MoDem dont le programme renvoie, selon lui, « à la gauche traditionnelle ».

Manon Aubry (LFI) a dit vouloir qu’Emmanuel Macron sorte « affaibli » du scrutin, tout en ne souhaitant pas que « le Rassemblement national arrive en tête ». Et Benoît Hamon (Générations) a déploré que l’élection soit « volée par Emmanuel Macron » qui l’a « nationalisée ».

LREM suspendra pour sa part sa campagne mardi matin « pour permettre au plus grand nombre de rendre hommage » aux deux commandos marine tués lors de la libération d’otages au Burkina-Faso, « jusqu’à la fin de l’hommage national aux Invalides ».

Grand classique de la campagne officielle, 34 panneaux ont été installés par les mairies devant les bureaux de vote pour l’apposition des affiches électorales d’autant de listes en lice.

Exercice très encadré

La durée et l’ordre de passage des publicités diffusées sur l’audiovisuel public, dont le calcul découle d’un mélange des critères d’équité et de représentativité, a été arrêté par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA).  

Critères d’ailleurs régulièrement contestés par certains candidats qui voient leur temps de parole limité par rapport à des listes concurrentes.

Dès mardi, deux types de publicités télévisées seront diffusées : des petits formats (autour de 1 minute 30), principalement après les journaux télévisés et dans la soirée, et d’autres de 3 minutes environ, plutôt dans la matinée et l’après-midi.

Les temps de parole vont de 55 minutes 53 secondes pour la liste LREM/MoDem, 48’11 pour celle du RN, 38’20 pour LR, 19’43 pour la liste PS/PP/ND, 18’37 pour LFI, 14’14 pour EELV, à une durée minimale de 3’33 pour une vingtaine de listes restantes, dont deux liées au mouvement des « gilets jaunes ».

Ils ont été fixés en fonction notamment des performances des formations aux dernières européennes et aux élections plus récentes, des indications des sondages et de la contribution des candidats à l’animation du débat électoral.

C’est aussi l’heure de la diffusion des professions de foi et de l’impression des bulletins de vote à la charge des listes. Un exercice très encadré, qui exclut par exemple l’utilisation des trois couleurs (bleu, blanc, rouge) à l’exception de la reproduction de l’emblème des partis ou groupements.

La campagne officielle des Européennes a régulièrement permis à des listes déposées par des mouvements plus ou moins confidentiels de se faire entendre. Mais seules celles qui auront franchi la barre des 3 % se verront rembourser leurs frais de campagne.   

Celle-ci prendra fin le samedi 25 mai à minuit en métropole et dans une partie de l’outremer, et le vendredi à la même heure là où le scrutin a lieu dès le samedi (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon et Polynésie française).

Au total, 46,9 millions de personnes étaient inscrites, selon l’Insee, sur les listes électorales françaises mi-avril (hors Nouvelle-Calédonie), dont 1,3 million résidant hors de France.