(Paris) La restauration de Notre-Dame ne se fera « pas à la hâte » : le ministre de la Culture Franck Riester s’est engagé vendredi à l’Assemblée à respecter les règles du patrimoine pour que la cathédrale « retrouve sa splendeur ».

Le ministre s’exprimait à l’ouverture de l’examen du projet de loi destiné à gérer les dons et encadrer les travaux de restauration de Notre-Dame après l’incendie qui a gravement endommagé la cathédrale le 15 avril.

Revenant sur le souhait du président de la République de voir la restauration réalisée en cinq ans, un délai jugé irréaliste par certains spécialistes, le ministre a évoqué « un délai ambitieux, volontariste, qui permet de mobiliser l’ensemble des équipes concernées ».  

« Oui, nous voulons aller vite. On nous a accusé d’aller trop vite mais c’est l’élan de générosité qui a été très vite, il fallait pouvoir y répondre, c’est ce que nous avons fait », a-t-il justifié en réitérant l’engagement que l’ensemble des dons « iront uniquement et intégralement à Notre-Dame ».

PHOTO FRANÇOIS GUILLOT, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Le ministre français de la Culture, Franck Riester

« Nous saurons prendre en compte l’avis des professionnels […] nous saurons les écouter et leur faire confiance », a-t-il assuré.

« La maitrise d’œuvre de ce chantier sera effectuée dans les règles de l’art par les architectes en chef des monuments historiques », a-t-il poursuivi, précisant que le gouvernement présenterait un amendement en ce sens.  

« La commission nationale du patrimoine et de l’architecture sera régulièrement consultée sur l’avancée des travaux et le choix de restauration […] devra prendre en compte les intérêts légitimes des principales parties intéressées notamment la Ville de Paris et le diocèse », a-t-il également promis.

Le ministre a justifié « les demandes d’assouplissement de certaines règles de procédure », fortement critiquées par les oppositions, par le caractère « exceptionnel, ambitieux et unique du chantier » .

 « Mais, il va de soi que ces assouplissements seront proportionnés aux besoins du chantier » et « il n’est pas question de se servir de la restauration de Notre-Dame pour piétiner le droit français et européen du patrimoine, de l’environnement ou de l’urbanisme », a-t-il promis.

 « Il y a des règles précises qui s’appliquent à la restauration du patrimoine bâti et du mobilier, formalisées dans le code du patrimoine et qui correspondent aussi à l’excellence de la France dans ce domaine. Il va de soi que ces règles s’appliqueront, j’en serai le garant, c’est mon engagement », a conclu le ministre.