De nouvelles échauffourées se sont produites samedi devant un camp de migrants dans le nord de la Grèce entre des policiers grecs et plusieurs centaines de migrants voulant se rendre à la frontière gréco-macédonnienne.

Des centaines de migrants venus de plusieurs régions de Grèce se sont massés ces derniers jours devant le camp de  Diavata près de Thessalonique, à la suite de rumeurs répandues sur les réseaux sociaux affirmant que des organisations de défense des droits de l'homme se tenaient prêtes à aider les migrants à franchir la frontière gréco-macédonienne et à gagner ainsi d'autres pays de l'UE.

Ces migrants réclament l'ouverture du poste-frontalier d'Idomeni.

Après que deux autocars eurent quitté les lieux samedi matin, emmenant une partie des protestataires vers d'autres camps situés dans le nord de la Grèce, un groupe de 800 migrants restés sur place ont lancé des pierres sur les policiers qui tentaient de les empêcher de se diriger vers la frontière, a constaté un photographe de l'AFP. Les policiers ont sporadiquement fait usage de gaz lacrymogènes.

Vendredi, les migrants, parmi lesquels des familles avec des enfants en bas âge, avaient tenté de nouveau de passer en force et les policiers avaient répliqué avec des gaz lacrymogènes et des grenades assourdissantes.

Le même jour, quelque 200 demandeurs d'asile avaient envahi les rails de la principale gare d'Athènes. Ils avaient acheté des billets pour Thessalonique, avec l'intention de rejoindre le camp de Diavata. Les autorités avaient dû interrompre la circulation ferroviaire au départ de la gare.

Les migrants ont été « trompés » par des « fake news » qui se sont répandues sur les réseaux sociaux, a expliqué samedi le commissaire européen aux Migrations, Dimítris Avramópoulos. La veille, il avait rappelé que « les frontières n'ouvriraient pas ».

Le ministre de l'Intérieur de Macédoine du Nord Oliver Spasovski a annoncé avoir renforcé par précaution la sécurité à la frontière.

« Nous ne prévoyons pas de troubles. Mais nous renforçons la sécurité à la frontière car c'est notre obligation », a-t-il déclaré vendredi à l'AFP.

Situé sur la « route des Balkans », Idomeni avait été emprunté par des dizaines de milliers de migrants en 2015 à destination du nord de l'Europe avant sa fermeture à la suite de la signature d'un pacte migratoire UE-Turquie en mars 2016 et du démantèlement d'un camp de fortune où vivaient dans la misère des milliers de personnes.

Près de 70 000 migrants sont actuellement installés en Grèce, dont 15 000 entassés dans des camps disséminés sur des îles de la mer Egée.