Les États-Unis financeront un projet qui permettra à Sarajevo de devenir d'ici à la fin 2020 une «ville sans mines», 25 ans après la fin de la guerre en ex-Yougoslavie (1992-95), ont annoncé l'ambassade américaine en Bosnie et le maire de la capitale bosnienne.

Après le siège qui avait duré 44 mois, la plupart des zones infestées de mines antipersonnel ont été nettoyées, mais il reste encore 8 kilomètres carrés de terrains suspects, a-t-on précisé lors d'une conférence de presse.

Des parties importantes de zones boisées, situées sur l'ancienne ligne de front dans les montagnes entourant la ville, restent aujourd'hui encore inaccessibles à cause du danger de mines.

«L'objectif est de libérer la ville des mines d'ici septembre 2020. Cette initiative a été acceptée par le gouvernement américain qui financera le projet», a déclaré le maire de Sarajevo, Abdulah Skaka.

«Nous développons le tourisme à Sarajevo et il est très important de ne laisser aucun doute» quant à ce danger, a-t-il ajouté.

La ville de 340 000 habitants, qui avait organisé en 1984 les Jeux olympiques d'hiver, accueille chaque année de plus en plus de touristes, qui sont passés de 308 000 en 2015 à 573 000 en 2018.

Ce projet de déminage a été présenté à l'occasion de la Journée mondiale de lutte contre les mines, le 4 avril.

«Alors que la plupart des pays à travers le monde marquent cette journée de manière abstraite, la triste vérité pour les habitants de la Bosnie-Herzégovine est qu'ils sont bien conscients des dégâts horribles et tragiques causés par les mines antipersonnel», a déclaré l'ambassadeur des États-Unis en Bosnie, Eric Nelson.

Il a précisé que son pays serait le «principal donateur» du projet.

Depuis la fin de la guerre intercommunautaire, 614 personnes ont été tuées et 1144 blessées dans des accidents de mines dans le pays et 74 démineurs ont été tués en mission de déminage, selon le centre national chargé du déminage, BH MAC.

Le montant du projet n'a pas été révélé et il dépendra de la situation sur le terrain, ont expliqué les services de la ville.

«On devrait trouver plusieurs centaines de mines et d'autres engins non explosés», a expliqué Nermin Hadzimujagic, directeur du Centre bosnien pour l'entrainement de chiens de détection de mines, qui sera chargé du déminage.

Quelque 1018 km carrés, soit 2% du territoire du pays, sont toujours considérés comme minés, selon le BH MAC.

L'État a adopté en janvier une stratégie dont l'objectif est de nettoyer entièrement le pays des mines d'ici à 2025, des travaux estimés à 258 millions $ CAN.