La 20e journée de mobilisation sociale des gilets jaunes a réuni samedi 33 700 manifestants en France, dont 4000 à Paris, un chiffre en baisse par rapport aux 40 500 recensés la semaine dernière, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur.

Les gilets jaunes, qui contestent depuis le début de leur mouvement le 17 novembre les chiffres officiels, ont quant à eux recensés 102 713 personnes, contre 12 722 le 23 mars.

Des interdictions de manifester avaient été édictées face à la crainte de nouveaux accrochages, qui ont émaillé samedi certains rassemblements en province.

Ce mouvement social et apolitique, né sur les réseaux sociaux, est entré en fronde mi-novembre contre la politique fiscale et sociale du gouvernement français.  

Dans la capitale ensoleillée, le cortège est arrivé à destination (place du Trocadéro) en milieu d'après-midi dans une ambiance bon enfant, selon des journalistes de l'AFP. La police a procédé à 25 interpellations, 20 verbalisations pour avoir manifesté sur le périmètre interdit et 8053 contrôles préventifs, selon la préfecture.

Échaudée par de nouveaux saccages sur les Champs-Élysées il y a deux semaines, la préfecture de police avait de nouveau interdit les manifestations sur la célèbre avenue, ainsi que dans un périmètre incluant le palais présidentiel de l'Élysée et l'Assemblée nationale.

Quelques échauffourées se sont produites à Avignon (sud) entre manifestants et forces de l'ordre, qui ont tiré des grenades pour les disperser.

Des accrochages ont aussi éclaté en milieu d'après-midi lors de la manifestation à Bordeaux (sud-ouest), l'un des bastions du mouvement, que son maire avait appelé à devenir « ville morte » face à la menace de violences de « centaines de casseurs ».

Du matériel de chantier et des tuyaux en caoutchouc ont été incendiés en centre-ville, selon l'AFP sur place.

Les forces de l'ordre ont effectué plusieurs charges alors que des manifestants lançaient divers projectiles. En fin d'après-midi, le cortège, où se mêlaient des dizaines de « black blocs », se diluait en petits groupes jouant au chat et à la souris avec les forces de l'ordre, tentant de se regrouper dans une place non loin du centre-ville.

Le cortège paraissait rassembler plus du double de manifestants que la semaine dernière (2500 personnes samedi dernier, selon une source proche du dossier).

À Montpellier (sud-est), deux policiers ont été légèrement blessés par des jets de projectiles, lors d'une manifestation qui a rassemblé 1650 personnes, selon la préfecture, 2500 selon les organisateurs.

L'un des policiers a été blessé à la jambe et pris en charge par les pompiers, l'autre a été atteint au visage, a précisé la préfecture. Plusieurs personnes ont été interpellées.

« Assez de capitalisme qui broie les gens et détruit la planète », « M. le président, votre péril jaune est en marche », pouvait-on notamment lire sur les gilets jaunes des manifestants.

« Vivre, pas survivre de mon salaire », a écrit de son côté à Lille (nord) Marie, 38 ans, sur son gilet jaune. « Je veux trois choses : la hausse des salaires, la baisse des taxes et le RIC [référendum d'initiative citoyenne] ! Je continuerai jusqu'à ce que j'ai obtenu les trois ! ».