Les États-Unis, en accord avec l'Union européenne, l'Australie et le Canada, ont infligé vendredi de nouvelles sanctions contre des responsables russes pour « la poursuite de leur agression en Ukraine », selon un communiqué du Trésor américain.

Six responsables sont mis à l'index pour la saisie de navires ukrainiens dans le détroit de Kertch au large de la Crimée et pour leur soutien aux rebelles séparatistes de l'est de l'Ukraine.

Les sanctions gèlent les avoirs des personnes désignées et interdit de faire commerce avec eux.

« Depuis que la Russie a commencé sa campagne d'agression contre l'Ukraine » et l'occupation de la péninsule de Crimée, « nous avons, avec nos partenaires transatlantiques, montré notre ferme opposition aux agissements illégaux de la Russie, y compris son attaque dans le détroit de Kertch », a aussi déclaré le département d'État américain dans un communiqué.

« Nous appelons la Russie à rendre à l'Ukraine les vaisseaux saisis et les membres d'équipages détenus [...] et à respecter la souveraineté et l'intégrité du territoire de l'Ukraine », ajoute le département d'État.

Les sanctions visent notamment quatre responsables russes du service national des gardes-frontières et gardes-côtes, impliqués dans l'attaque de trois navires ukrainiens au large de la Crimée en novembre 2018, explique le Trésor.

Vingt-quatre marins ukrainiens « demeurent illégalement emprisonnés », ajoute l'administration américaine.

La Russie est aussi accusée de continuer « son occupation de la Crimée et le Kremlin a également soutenu des élections illégales tenues par des Ukrainiens séparatistes le 11 novembre 2018 », ajoute le Trésor.

Les États-Unis ont ainsi également sanctionné deux Ukrainiens séparatistes impliqués dans l'organisation de cette élection, Aleksey Naydenko et Vladimir Vysotsky, qui sont aussi inscrits sur la liste noire gelant leurs biens éventuels aux États-Unis et interdisant à tout ressortissant américain de faire commerce avec eux.

Le président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre haute du Parlement russe, Konstantin Kosatchev, a dénoncé vendredi à ces sanctions sur son compte Facebook. « Le plan a fonctionné : provocation-réaction-sanction. Cela veut dire que Kiev peut maintenant tranquillement initier autant de sanctions occidentales qu'elle le souhaite », a-t-il affirmé, ajoutant que les États-Unis, le Canada et l'UE se rendaient « otages » du gouvernement ukrainien.

Huit entreprises russes, dont six groupes de défense opérant en Crimée, sont également mises sur cette liste noire par Washington. Deux chantiers navals, dont Zelenodolsk, le plus important constructeur de navires russe, sont désignés, ainsi qu'un fournisseur d'équipement hydroacoustique (Okeanpribor), un fabricant de moteurs diesel pour la marine russe (Zvezda) et un producteur de composants électroniques fournisseur de l'armée russe (Fiolent).