Le gouvernement finlandais travaille sur la mise en place d'une loi permettant de considérer comme viol tout acte sexuel non consenti, même sans violence, a déclaré mercredi le ministre de la Justice du pays nordique.

La Finlande, bien que considérée comme l'une des sociétés les plus égalitaires au monde, a essuyé des nombreuses critiques quant à sa définition juridique du viol.  

Selon la loi qui prévaut, on ne parle juridiquement de viol que si l'acte sexuel est accompagné de violence-ou que la victime se trouve dans un état de peur et d'impuissance.  

«En janvier, j'ai pris la décision que le ministère de la Justice devait entamer une réforme totale de la législation sur le viol», a déclaré le ministre de la Justice Antti Häkkänen, lors d'une manifestation organisée par Amnistie internationale.   

«La législation sera plus claire qu'elle ne l'est actuellement et actualisée, en partie grâce au renforcement du rôle juridique du consentement», a-t-il ajouté.

À un mois des élections législatives d'avril, le ministre a indique que la proposition de loi sera soumise au Parlement au cours de la prochaine législature.

En 2017, un tribunal avait déclaré un homme coupable d'agression sexuelle - et non de viol - sur une fillette de 10 ans, car l'enfant ne s'était pas opposée au rapport sexuel et l'usage de la violence n'avait pas été prouvé, une décision qui avait indigné le pays.

L'homme de 23 ans a été condamné à deux ans de prison; une peine confirmée en appel.

Dans un rapport publié mercredi, Amnistie internationale indique que le système judiciaire finlandais «ignore, nie et tolère tacitement la violence sexuelle contre les femmes».

La Finlande est signataire de la Convention d'Istanbul, qui considère la violence à l'égard des femmes comme une violation des droits de la personne et établit des mesures spécifiques pour prévenir les violences, protéger les victimes et poursuivre les auteurs.

Selon Amnistie, seuls quelques États membres de l'UE définissent le viol comme un acte sexuel non-consenti.

La Suède est le dernier pays à avoir adopté une loi sur le consentement sexuel, considérant comme viol tout acte sexuel sans accord explicite, et entrée en vigueur en juillet 2018.