(Marseille) Un lourd bilan humain et de gros dégâts : pour la deuxième fois en quelques jours, le sud-est était endeuillé lundi, après de violentes intempéries qui ont fait au moins six morts et provoqué un éboulement spectaculaire dans un village des Alpes-de-Haute-Provence.

Une partie d’un grand rocher surplombant la commune des Mées s’est effondrée sur quelques maisons lundi dans l’après-midi selon la préfecture, qui met en avant « les conditions météorologiques très défavorables de ces derniers jours » qui ont rendu une partie du terrain instable.

Deux personnes blessées ont été « prises en charge », selon la préfecture. Il s’agit d’une femme, qui circulait dans la rue quand les rochers sont tombés, et d’un homme, secouru alors qu’il avait été pris au piège dans sa maison, a-t-on appris de source proche des secours.  

PHOTO ERIC GAILLARD, REUTERS

Les recherches se poursuivaient lundi en début de soirée même s’il n’y avait pas à ce moment de « suspicion de personne disparue », a déclaré sur BFMTV le directeur de cabinet des services du préfet, Christophe Cousin. Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner était attendu sur place.

Une semaine après des intempéries déjà meurtrières, les pluies diluviennes qui se sont abattues sur plusieurs départements du sud-est de la France dimanche ont à nouveau fait au moins six morts, trois personnes emportées par les eaux dans le Var et trois secouristes tués dans un accident d’hélicoptère, près de Marseille.

PHOTO YANN COATSALIOU, AGENCE FRANCE-PRESSE

Parmi les victimes dans le Var, un berger à Saint-Paul-en-Forêt et le propriétaire d’une pension pour chevaux à Fréjus qui tentait de sauver ses bêtes. « On l’a rappelé plusieurs fois, on lui a dit “Reviens, reviens”, il est quand même parti, au moment où il y avait le plus de courant et plus de réponse… », a décrit en larmes sur BFMTV sa compagne, Delphine Orval.

Une femme a également été retrouvée morte dans sa voiture.

Une femme disparue-

Et le bilan pourrait encore s’alourdir, une femme de 61 ans étant toujours portée disparue lundi soir dans ce même département. « Avec la baisse du niveau des eaux ce lundi, son véhicule a été retrouvé dans le lit de “La Garde” à Grimaud, fenêtres ouvertes », selon la préfecture.

En une dizaine de jours, 12 personnes sont mortes dans le Sud-Est de la France lors de ces deux épisodes méditerranéens-pluies diluviennes, inondations, vent - qui ont engendré des alertes rouge de Météo-France.

« L’alerte rouge est levée, mais laisse derrière elle des terres dévastées et endeuillées par les inondations. Mes pensées à tous ceux qui ont subi ces dernières semaines les intempéries dans le Sud. En particulier aux familles et proches de nos concitoyens qui y ont perdu la vie », a réagi sur Twitter le chef de l’État Emmanuel Macron.

Le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a rendu hommage de son côté aux trois secouristes morts dans l’écrasement de leur hélicoptère Dragon 30 alors qu’ils allaient porter secours à des victimes d’intempéries.

Les victimes sont un pilote de la sécurité civile, un mécanicien opérateur de bord et un secouriste des pompiers des Bouches-du-Rhône.

« C’est une épreuve pour la sécurité civile, mais ils se redresseront, ils ne baisseront pas les bras », a déclaré le ministre, qui s’est rendu à proximité des lieux de l’accident.

C’est « une très très grande tristesse. Je suis allé à la caserne de Martigues ce matin, tout le monde était effondré. Il y avait un plafond bas, ils ont dû bêtement percuter la colline à cause du brouillard », a aussi décrit à des journalistes Richard Mallié, président du conseil d’administration des services d’incendie et de secours (SDIS) des Bouches-du-Rhône.

L’hélicoptère s’est écrasé dans les collines du massif de la Nerthe, au nord de Marseille, sur la commune des Pennes-Mirabeau, pour une raison encore inconnue, dans une région qui n’avait pas été placée en alerte rouge par Météo-France.

« Ras-le-bol »

À Mandelieu-la-Napoule, une des villes des Alpes-Maritimes les plus touchées, des habitants et commerçants nettoyaient lundi à coup de raclettes et de pelles la boue. « Le centre-ville, c’est de la gadoue, on est un peu sous le choc », a décrit à l’AFP Claudie, 71 ans, lasse de ces inondations à répétition.

Cette fois-ci, aucune victime n’a été enregistrée à Mandelieu, contrairement à 2015, quand huit personnes avaient trouvé la mort dans un épisode similaire. Mais pour ses habitants le traumatisme est ravivé. Josiane Dubochet, ambulancière, est au bord des larmes : « Maintenant, on en a ras le bol ». La semaine dernière, en rentrant d’avoir déposé un patient dialysé, elle a frôlé l’accident sur une route submergée et pense sérieusement à déménager : « Je ne veux pas y laisser ma peau ».  

Le week-end dernier déjà, un épisode méditerranéen violent avait frappé la Côte d’Azur, faisant six morts.