(Paris) Un nouvel appel à témoins a été lancé vendredi dans le cadre des investigations françaises sur le scandale Epstein d’abus sexuels sur mineurs avec cette fois une traduction en anglais « pour élargir le champ » à l’international, selon la police.

« La complexité de l’affaire liée notamment à ses implications internationales incite à nouveau à susciter des témoignages », est-il écrit dans cet appel. Il a été traduit en anglais pour « toucher des victimes ou des témoins étrangers », a expliqué à l’AFP Philippe Guichard, patron de l’office central pour la répression des violences aux personnes.

« Quels que soient les délais, quelles qu’aient été les circonstances ou les personnes qui pourraient être impliquées, les policiers encouragent ceux et celles qui détiennent des informations à témoigner », selon l’appel où sont joints un numéro de téléphone (+33 683 674 357) et un courriel (temoignage-ocrvp@interieur.gouv.fr).

Les enquêteurs avaient déjà lancé un premier appel début septembre via Twitter. Alerté sur de potentielles victimes françaises, le parquet a ouvert en août une enquête pour « viols » et « agressions sexuelles », notamment sur mineures, dans le cadre de l’enquête sur le financier américain Jeffrey Epstein, poursuivi aux États-Unis avant son suicide en prison en juillet.

Ils s’intéressent notamment au rôle joué par l’agent de mannequins français Jean-Luc Brunel, ancien proche de Jeffrey Epstein, accusé de viols par plusieurs anciens top models.

« Le milieu du mannequinat est naturellement fermé », a expliqué à l’AFP Philippe Guichard. Le volet international a décidé les enquêteurs à lancer ce nouvel appel, mais aussi le fait que « les personnes rencontrées disent avoir eu du mal à nous identifier et à prendre contact avec nous », a-t-il ajouté.

« Huit personnes se présentant comme victimes dans cette affaire ont été auditionnées », a indiqué à l’AFP une source judiciaire. « Elles dénoncent des faits anciens, sauf pour une d’entre elles » qui avait adressé au parquet de Paris une plainte pour « harcèlement sexuel » contre M. Brunel début octobre.

« M. Brunel n’a pas été convoqué à ce stade, mais a fait savoir qu’il se tenait à la disposition de la justice », a précisé cette source. « Quatre témoins ont également été entendus par les enquêteurs », a-t-on ajouté.