(Paris) L’épouse de Mickaël Harpon, l’auteur de l’attaque meurtrière à la préfecture de police de Paris avec qui elle avait échangé 33 textos le matin du drame, a été remise en liberté dimanche soir sans être poursuivie à ce stade, a-t-on appris de source judiciaire.

Cette femme de 38 ans avait été arrêtée jeudi quelques heures après l’attaque au couteau perpétrée par son mari, qui a tué quatre fonctionnaires à l’intérieur de la préfecture de police, située sur l’île de la Cité en face de la cathédrale Notre-Dame, avant d’être abattu par un gardien de la paix.

L’analyse de la téléphonie mobile du couple, qui a deux enfants, a révélé que le tueur avait échangé 33 textos avec son épouse le matin du drame.

« Au cours de cette conversation, l’auteur des faits a tenu des propos à connotation exclusivement religieuse qui se sont terminés par ces deux expressions : “Allah akbar” puis “suis notre prophète bien aimé, Muhammad, et médite le Coran », a relaté samedi le procureur antiterroriste Jean-François Ricard lors d’une conférence de presse, précisant que cette femme, d’origine marocaine, n’était pas fichée par les services de police.

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Le procureur antiterroriste Jean-François Ricard

D’après deux témoignages du voisinage du tueur, ce dernier aurait tenu « des propos similaires dans la nuit », selon le procureur.

Selon les premiers enseignements de l’enquête, confiée depuis vendredi au parquet antiterroriste, cet homme de 45 ans a pu adhérer à l’islam radical et fréquenter des personnes proches des milieux salafistes alors qu’il était employé dans le prestigieux service de renseignement de la PP. Il revient notamment aux enquêteurs de déterminer la quantité d’informations sensibles auxquelles l’assaillant a pu avoir accès à la préfecture, où il travaillait depuis 2003.

« Nous ne savons pas les informations auxquelles il a eu accès. Pour l’instant, nous n’avons pas de raison de penser qu’il a pu transmettre des informations », a déclaré dimanche sur la chaîne d’information BFMTV le secrétaire d’État à l’Intérieur, Laurent Nuñez. « Il faut qu’on y voit clair le plus vite possible là-dessus ». Il a en tout cas « à ce stade » écarté l’hypothèse selon laquelle l’assaillant aurait pu faire partie d’une cellule djihadiste.