(Varsovie) Donald Trump devrait s’atteler à rétablir le leadership moral des États-Unis pour qu’ils redeviennent « l’empire du bien », demande l’ancien dirigeant syndical et président polonais Lech Walesa, à trois jours d’une visite en Pologne du président américain.

M. Trump est attendu dimanche à Varsovie pour le 80e anniversaire du début de la Seconde Guerre mondiale qui avait commencé le 1er septembre 1939 par une attaque de l’Allemagne nazie contre la Pologne.  

« Président Trump, je vous exhorte à reconquérir la position de leader mondial pour les États-Unis », a dit Walesa, âgé de 75 ans, premier dirigeant du syndicat Solidarité et prix Nobel de la paix, dans un entretien publié jeudi par le quotidien Rzeczpospolita.

« Le monde a besoin de leadership des États-Unis. De leadership moral et politique, pas seulement de leadership économique et militaire », a-t-il poursuivi.  

« J’ai un message pour le président Trump : les États-Unis ont été pendant des années l’empire du bien qui a conduit le monde », a encore affirmé Walesa. « Ils ont toujours une avance militaire et économique par rapport aux autres, mais moralement et politiquement, les États-Unis ne sont plus le leader mondial ».

En parlant d’« empire du bien », l’ancien président polonais se réfère à l’expression d’« empire du mal » utilisée en 1983 en pleine crise des euromissiles par le président américain Ronald Reagan pour qualifier l’URSS.

Conduit par M. Walesa, le syndicat Solidarité s’était transformé en vaste mouvement social qui avait précipité la chute du régime communiste en Pologne en 1989. L’année suivante Walesa avait remporté la première élection présidentielle libre d’après 1945.

En froid avec le gouvernement conservateur polonais, Walesa a indiqué qu’il ne participerait pas aux cérémonies anniversaires dimanche à Varsovie.

M. Trump sera pratiquement le seul dirigeant mondial à y prendre part et à prononcer un discours, précédé par ceux de ses homologues polonais et allemand. Le président russe Vladimir Poutine n’a pas été invité.

Selon la présidence polonaise, une quarantaine de délégations sont attendues, la moitié environ étant conduites par des chefs d’État.