(Londres) Le gouvernement britannique a déchu de sa nationalité Jack Letts, un jeune de 24 ans surnommé « Jihadi Jack » qui avait rejoint l’État islamique en Syrie en 2014, selon des informations dimanche du journal Mail on Sunday.

Jack Letts, qui avait la double nationalité britanno-canadienne, relève de « la responsabilité du gouvernement canadien », a écrit le journal britannique.

Ce serait « l’une des dernières actions » du gouvernement de Theresa May, qui a été remplacé par celui de Boris Johnson le 24 juillet.

Interrogé par l’AFP, le ministère de l’Intérieur britannique n’a pas confirmé, indiquant ne « pas faire de commentaire sur des cas individuels ».

« Les décisions de retirer la citoyenneté à [un individu] de double nationalité se fondent sur des conseils avisés d’officiels, d’avocats et des agences de renseignement ainsi que toutes les informations disponibles », a toutefois précisé un porte-parole.

C’est « un moyen de contrer la menace terroriste posée par des individus des plus dangereux et de garder notre pays en sécurité », a-t-il expliqué.

Selon The Mail on Sunday, « la décision a suscité la fureur à Ottawa […] alors que le premier ministre canadien doit rencontrer Boris Johnson au sommet du G7 en France le week-end prochain ». Ottawa estime que Jack Letts a « très peu à voir avec le Canada » d’après une source diplomatique citée dans l’article.

Jack Letts, converti à l’islam, a quitté en mai 2014 son domicile familial dans le comté d’Oxfordshire. De Jordanie, il s’est rendu au Koweit et s’est marié en Irak avant d’aller en Syrie.

Il a été capturé en mai 2017 par des forces kurdes quand il essayait de fuir vers la Turquie et est depuis détenu dans le nord de la Syrie.

Dans une entrevue à ITV en février, Jack Letts avait dit vouloir rentrer au Royaume-Uni.

« Je ne vais pas dire que je suis innocent. Je ne suis pas innocent. Je mérite ce qui m’arrive. Mais je veux juste que ce soit… approprié… pas une punition freestyle en Syrie », avait-il déclaré.

Ses parents, reconnus coupables en juin de financement du terrorisme pour lui avoir envoyé de l’argent en Syrie, ont été condamnés à des peines de prison avec sursis.

« Jihadi Jack » est le dernier cas connu de déchéance de nationalité britannique en lien avec des départs pour rejoindre l’État islamique.

Le gouvernement a notamment été fortement critiqué pour avoir déchu de sa nationalité en février Shamima Begum, une jeune Britannique d’origine bangladaise mariée à un djihadiste en Syrie, qui avait demandé à rentrer au Royaume-Uni et dont le bébé est mort en Syrie.