(Oslo) L’épouse d’un riche homme d’affaires norvégien, disparue sans donner signe de vie depuis près de huit mois, a sans doute été victime d’un meurtre maquillé en enlèvement, a annoncé mercredi la police norvégienne.

Anne-Elisabeth Hagen, dont l’époux est une des 200 plus grandes fortunes de Norvège, avait disparu le 31 octobre dernier de son domicile à Lørenskog, à moins de 20 kilomètres d’Oslo, dans des conditions inquiétantes.  

La police penchait jusqu’à présent pour un enlèvement à caractère crapuleux après la découverte sur les lieux d’une note menaçante contenant une demande de rançon.

Huit mois plus tard, la sexagénaire n’a toujours pas donné signe de vie et les quelques contacts sporadiques établis avec de présumés ravisseurs sur des plateformes numériques n’ont pas abouti.

« Notre hypothèse principale est par conséquent modifiée : Anne-Elisabeth a été tuée », a déclaré l’inspecteur chargé de l’enquête, Tommy Brøske, lors d’une conférence de presse.

« On peut avoir tenté de maquiller le meurtre en enlèvement », a-t-il observé, en refusant d’indiquer si la police avait identifié un ou des suspects dans cette affaire.

Parmi les éléments justifiant le revirement des enquêteurs, Tommy Brøske a cité « le manque étonnant de volonté à encaisser la rançon », exigée en cryptomonnaie.  

Selon les médias norvégiens, la somme demandée portait sur l’équivalent de neuf millions d’euros à verser en Monero, une cryptomonnaie particulièrement difficile à tracer, mais aussi à réunir et à écouler en grands volumes.

S’écartant de la nouvelle théorie des enquêteurs, l’avocat de la famille Hagen, Svein Holden, a pour sa part évoqué « un kidnapping qui s’est transformé en un possible meurtre ».

Anne-Elisabeth Hagen est l’épouse de Tom Hagen, classé 172e fortune de Norvège par le magazine Kapital avec un patrimoine évalué à 1,7 milliard de couronnes (175 millions d’euros) grâce à ses activités dans l’immobilier et l’énergie.