(Moscou) Le président russe Vladimir Poutine a affirmé jeudi qu’il n’y avait « aucune preuve » de l’implication de la Russie dans l’écrasement du vol MH17 en 2014 dans l’est séparatiste de l’Ukraine, après la désignation de trois suspects russes par l’enquête internationale.

« Ce qui a été présenté comme preuves de responsabilité de la Russie, cela ne nous convient absolument pas. Nous estimons qu’il n’y a aucune preuve », a déclaré M. Poutine à la presse, à l’issue de sa séance annuelle de questions-réponses télévisée avec la population.

L’équipe internationale conduite par les Pays-Bas, qui enquête sur l’écrasement du vol MH17, a dévoilé mercredi les noms de quatre suspects, hauts gradés chez les séparatistes au moment des faits : trois Russes et un Ukrainien. Tous les quatre sont poursuivis pour meurtre par le parquet néerlandais.

Dans cette enquête, « il y a beaucoup de questions, mais il n’y en a pas de réponses. Une telle approche à l’enquête ne nous convient pas », a souligné M. Poutine, s’interrogeant : « qui a autorisé un vol au-dessus d’une zone de combat ? Était-ce la Russie ? »

La diplomatie russe avait déjà dénoncé mercredi les accusations « gratuites » avancées contre trois Russes par l’enquête internationale, affirmant que celles-ci visaient à « discréditer » la Russie devant la communauté internationale.

Le 17 juillet 2014, le Boeing de la Malaysia Airlines a été abattu par un missile au-dessus de la zone de conflit armé dans l’est séparatiste prorusse de l’Ukraine.

Les 283 passagers de ce vol MH17,  dont 196 Néerlandais, et les 15 membres de l’équipage, avaient péri.

L’équipe internationale d’enquêteurs (Joint Investigation Team, JIT), conduite par les Pays-Bas et composée d’enquêteurs d’Australie, de Belgique, de Malaisie, des Pays-Bas et d’Ukraine, avait annoncé en mai 2018 que le missile ayant abattu l’avion provenait de la 53e brigade antiaérienne russe basée à Koursk (ouest de la Russie).

Les Pays-Bas et l’Australie, dont 38 ressortissants figuraient parmi les victimes, avaient alors accusé la Russie, qui a toujours nié avec véhémence et rejeté la faute sur Kiev.

Le premier ministre malaisien Mahathir Mohamad a pour sa part qualifié jeudi de « ridicule », la considérant comme dirigée contre Moscou, l’annonce de l’équipe d’enquête internationale, qui ne présente selon lui « aucune preuve ».