(Paris) Quelque 12 500 gilets jaunes ont manifesté samedi en France, soit la plus faible mobilisation depuis le début il y a environ six mois de ce mouvement contre la politique sociale et fiscale d’Emmanuel Macron, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.

Ce comptage des autorités est contesté par les gilets jaunes, qui ont dénombré 35 100 participants à ce 28e samedi de manifestations, à la veille d’élections européennes cruciales pour le chef de l’État.

Il s’agit de la plus faible mobilisation — d’après les chiffres du ministère de l’Intérieur — depuis le début de ce mouvement qui avait rassemblé 282 000 personnes au cours de la première manifestation le 17 novembre.

Le samedi 18 mai, environ 15 500 personnes avaient manifesté en France, selon le ministère.

Ce samedi, les rassemblements se sont globalement déroulés dans le calme.  

PHOTO FRANCOIS NASCIMBENI, AGENCE FRANCE-PRESSE

Un feu a été allumé dans une rue d'Amiens lors du rassemblement des gilets jaunes.

À Paris, où ils ont été 2100 à défiler, d’après les autorités, deux cortèges se sont formés et quelques jets de grenades lacrymogènes se sont produits.

« J’ai pas l’intention d’arrêter de marcher. Je défends mon pain et celui de mes enfants. On n’en peut plus », a raconté Camille, une aide-soignante d’une trentaine d’années. Ira-t-elle voter dimanche aux européennes ? « J’hésite », a-t-elle répondu « L’Europe, ça me parle pas. Qu’est-ce que ça va changer ? »

À Amiens (nord), où est né le chef de l’État, entre 1200 gilets jaunes, selon la préfecture, et 2000 selon les organisateurs, ont dit leur détermination à « aller chercher Macron chez lui », dans une ambiance globalement festive malgré quelques jets de projectiles et de grenades lacrymogènes.  

À Toulouse, environ 2000 manifestants ont arpenté les rues.

« On a un président qui est sourd, donc on est conscients que nos manifestations ne vont rien changer dans l’immédiat », a déclaré à l’AFP dans cette ville du sud-ouest Philippe Da Costa, un technicien présent avec son épouse, comme quasiment tous les samedis.

« Mais c’est pour marquer les esprits des gens, à plus long terme, qu’on continue à venir », a-t-il ajouté, mettant en garde contre une « cocotte qui bout dans la société ».

Les six mois de crise sociale des gilets jaunes ont sérieusement mis à mal la popularité du président Macron (environ 27 % de personnes satisfaites). La liste de son parti aux européennes est devancée par celle de l’extrême droite de Marine Le Pen dans les sondages rendus publics avant les élections de dimanche en France métropolitaine.