(Stockholm) La justice suédoise se prononcera début juin sur un éventuel placement en détention du fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, en vue de l’émission d’un mandat d’arrêt européen à son encontre pour un viol présumé commis en Suède en 2010, a indiqué mardi le tribunal d’Uppsala.

L’audience «aura lieu le 3 juin 2019 à 10 h au tribunal d’Uppsala. La Cour a pris en compte à la fois l’exigence d’une procédure rapide et le droit pour le suspect de préparer sa défense», a annoncé le tribunal en charge de l’affaire, dans un communiqué.

Une semaine après la réouverture de l’enquête criminelle, le 13 mai, visant l’Australien, la procureure en charge de l’instruction Eva-Marie Persson a demandé lundi «le placement en détention d’Assange en son absence» - une procédure légale en Suède - «en raison de soupçons de viol».

Dans la foulée, Mme Persson avait indiqué que si la demande de placement en détention était acceptée par le tribunal d’Uppsala, elle émettrait un mandat d’arrêt européen afin d’obtenir le transfèrement en Suède de Julian Assange.

La réouverture de l’enquête suédoise relance un feuilleton judiciaire qui dure depuis près d’une décennie, pendant laquelle Julian Assange et ses soutiens n’auront eu de cesse de dénoncer une manœuvre destinée à le faire extrader vers les États-Unis.

Il est aujourd’hui inculpé par la justice américaine d’association de malfaiteurs en vue de commettre un «piratage informatique», pour avoir aidé l’ex-analyste du renseignement américain Chelsea Manning à obtenir un mot de passe et ainsi accéder à des milliers de documents classés secret-défense.

C’est officiellement pour éviter cette extradition que l’Australien s’était réfugié en 2012 à l’ambassade d’Équateur à Londres. En son absence, et faute de pouvoir faire avancer l’enquête, la justice suédoise avait abandonné les poursuites en mai 2017.

L’arrestation de l’Australien le 11 avril à Londres avait ravivé l’espoir de la plaignante et de son avocate de le voir remis à la Suède en vue d’un procès avant la prescription échéant en août 2020.

Âgée d’une trentaine d’années à l’époque des faits, la plaignante accuse l’Australien d’avoir engagé un rapport sexuel, pendant qu’elle dormait et sans préservatif, alors qu’elle lui avait à plusieurs reprises refusé tout rapport non protégé, des faits que l’intéressé a toujours nié.

Début mai, Julian Assange, 47 ans, a été condamné à 50 semaines de prison par un tribunal britannique pour violation de ses conditions de liberté provisoire.