(Paris) Des parlementaires français demandent une commission d’enquête sur le Rassemblement national (ex-FN, extrême droite), après des informations de presse sur ses liens avec Steve Bannon, l’ex-stratège populiste de Donald Trump, a-t-on appris dimanche auprès d’élus concernés.

Deux sénateurs et deux députés, contactés par l’AFP, ont confirmé vouloir répondre à l’appel de l’ancien ministre de droite Frédéric Lefebvre, vice-président du parti de centre droit Agir, allié à la majorité présidentielle.  

Tous demandent la constitution d’une commission d’enquête sur les liens entre le RN et M. Bannon suite à la diffusion, jeudi, d’un reportage sur la chaîne France 2 dans lequel on voit, notamment, les dirigeants RN Louis Aliot et Jérôme Rivière proposer à Steve Bannon d’assister à des réunions régulières entre Marine Le Pen, la présidente du parti, et des hauts fonctionnaires français.

Mme Le Pen, contactée, a dénoncé « une pauvre petite manœuvre politicienne et électoraliste d’un mouvement qui est en train de perdre la première place dans les sondages », désignant ainsi LREM, le parti présidentiel avec qui le RN est au coude-à-coude en tête des intentions de vote aux élections européennes, qui ont lieu le 26 mai en France.

« Il n’y a strictement rien à nous reprocher », a-t-elle fustigé, expliquant que le groupe évoqué dans le reportage est celui des Horaces, un collectif de hauts fonctionnaires, chefs d’entreprise et anciens membres de cabinets ministériels qui conseillent anonymement le RN. Confirmant l’invitation à les rencontrer lancée à M. Bannon, elle a indiqué que cette rencontre n’avait pas eu lieu.

Proche de l’extrême droite, Steve Bannon a joué un rôle crucial dans la dernière ligne droite de la présidentielle remportée par Donald Trump, lorsqu’il a donné un virage résolument populiste à la campagne du milliardaire.

Il a démissionné de son poste de conseiller du président le 18 août 2017 et a depuis lancé à Bruxelles la fondation « The Movement » pour mettre en réseau les partis nationalistes et populistes en vue des élections européennes de mai.

Il a ainsi cherché ces derniers mois à fédérer des mouvements nationalistes en Europe, notamment le parti d’extrême droite allemand Alternative pour l’Allemagne (AfD).