Une centaine de demandeurs d’asile, des Afghans pour la plupart, ont comparu jeudi devant un tribunal de l’île grecque de Lesbos pour avoir participé à un mouvement de protestation contre leurs conditions de vie dans des camps surpeuplés, a constaté l’AFP.

Ils sont poursuivis pour avoir occupé en avril 2018 une place du centre du chef-lieu de l’île, où ils campaient en signe de protestation. Leur rassemblement avait été attaqué par des militants d’extrême droite, qui avaient jeté des pierres et des fusées éclairantes sur les migrants, et provoqué des affrontements qui avaient entraîné l’intervention de la police.

«Nous n’avons rien fait. Nous avons été attaqués par des extrémistes. Nous sommes innocents», a déclaré l’une des prévenues, Hadisse Hosseini, une réfugiée afghane, à l’extérieur du tribunal.

AFP

Un camp de réfugiés près de celui de Moria, sur l'île de Lesbos.

Parmi les agresseurs, 26 ont été identifiés par la police et doivent comparaître à une date qui n’a pas encore été fixée.

La Grèce accueille actuellement plus de 70 000 réfugiés dont près de 15 000 sur les îles égéennes.

Avec près de 9000 arrivées depuis le début de l’année 2019, le nombre des réfugiés a de nouveau augmenté en Grèce, après avoir chuté en 2017 et 2018. La situation est explosive en particulier sur les îles de Lesbos et de Samos, où les camps sont surpeuplés.

À Lesbos, le nombre des migrants et des demandeurs d’asile s’élève à environ 7000 personnes, soit un quart de la population de Mytilène, le chef-lieu de l’île.