(Stockholm) Deux membres du groupe contestataire russe Pussy Riot ont obtenu mardi l’asile politique en Suède où ils s’étaient réfugiés, craignant d’être arrêtés s’ils rentraient en Russie, a annoncé la télévision publique suédoise SVT.

Les artistes Luisine Djanyan et Aleksej Knedljakovskij, parents de deux enfants, avaient déposé une demande d’asile en 2017, se disant victimes de harcèlement et de menaces de mort dans leur pays d’origine, conséquences directes des actions politiques qu’ils mènent, assurent-t-ils.

La famille s’est d’abord vu rejeter sa demande fin 2018 – l’Office de l’immigration estimant qu’elle n’était pas dans une situation préoccupante. Le couple avait alors fait appel.

«Je suis heureuse que mes enfants puissent grandir en sécurité, en particulier compte tenu de ce qu’il se passe [en Russie]», a déclaré à SVT Luisine Djanyan à l’issue de la décision prise par un tribunal de l’immigration.

Selon le quotidien britannique The Guardian, les deux artistes sont politiquement engagés depuis 2010. En 2014, le couple a manifesté aux côtés d’autres Pussy Riot contre les Jeux olympiques d’hiver organisés à Sotchi la même année.  

En 2016, Aleksej Knedljakovsky a été condamné à 15 jours de prison après avoir accroché une croix autour du cou d’une statue représentant le chef de l’actuel FSB (services spéciaux russes).

L’action la plus connue des Pussy Riot remonte à février 2012 lorsque plusieurs membres avaient chanté une «prière punk» contre Vladimir Poutine dans une cathédrale de Moscou.

Trois femmes du groupe avaient été condamnées pour cela en août 2012 à deux ans de camp, notamment pour «hooliganisme motivé par la haine religieuse».  

La Russie a été condamnée l’année dernière par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) pour de «multiples violations» à l’encontre des Pussy Riot en 2012.