(Quito) L’avocat de Julian Assange en Équateur, Carlos Poveda, a déposé plainte lundi contre l’ambassadeur de ce pays à Londres, ainsi que contre des personnels de surveillance, pour la fuite d’informations privées concernant le fondateur de WikiLeaks.

La plainte, déposée auprès du Parquet à Quito, vise le diplomate équatorien Jaime Marchan et quatre employés de l’entreprise Promsecurity, chargés de la surveillance de l’ambassade équatorienne dans la capitale britannique.

Elle concerne aussi cinq Espagnols qui « en apparence n’avaient aucune relation avec l’ambassade », a expliqué Me Poveda à l’AFP, mais qui ont exigé de fortes sommes d’argent de WikiLeaks pour ne pas laisser filtrer l’information sur son client.

« Nous déposons plainte pour délits présumés commis à l’intérieur de l’ambassade, surtout la fuite de données, d’écoutes et aussi la divulgation de données, tant audio que vidéo, ainsi que de milliers de documents » de Julian Assange, a ajouté l’avocat devant la presse.

PHOTO HANNAH MCKAY, REUTERS

Julian Assange lors de son arrestation à Londres, le 11 avril dernier.

Me Poveda a sollicité une enquête pour violation présumée de l’intimité de son client, diffusion d’information réservée, révélation et interception illégales de données.

La législation équatorienne prévoit des peines allant jusqu’à trois ou cinq ans de prison pour chacun de ces délits.

Julian Assange, 47 ans, a reçu l’asile à l’ambassade équatorienne de Londres durant près de sept ans, jusqu’à son expulsion et son arrestation le 11 avril.

Ses avocats en Europe ont annoncé samedi avoir également déposé plainte à Madrid contre « un groupe d’Espagnols soupçonnés d’avoir mené une tentative d’extorsion », ainsi que contre des employés de l’ambassade et du ministère équatorien des Affaires étrangères « qui pourraient avoir une responsabilité » dans cette affaire, selon une source au sein de la défense.

Les Espagnols exigeaient la « remise de trois millions d’euros pour la remise de cette information » à WikiLeaks, a précisé Me Poveda à Quito, ajoutant que les documents concernaient « les stratégies juridiques et des rapports médicaux de M. Assange ».

Le fondateur de WikiLeaks s’était réfugié en 2012 à l’ambassade d’Équateur pour échapper à un mandat d’arrêt pour des accusations de viol et d’agression sexuelle en Suède, qu’il a toujours niées.

Il fait également face à une demande d’extradition des États-Unis, qui l’accusent d’avoir aidé l’ex-analyste du renseignement américain Chelsea Manning à obtenir un mot de passe pour accéder à des milliers de documents classés secret-défense.