Véritable symbole planétaire autant de l’art religieux que de l’histoire occidentale, la cathédrale Notre-Dame de Paris est un bijou architectural et l’écrin d’un nombre important d’œuvres d’art, dont un certain nombre ont pu, heureusement, être sauvées hier.

Jamais ravagée par le feu

PHOTO STEPHANE DE SAKUTIN, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

La cathédrale Notre-Dame de Paris est d’architecture gothique, dotée d’un équilibre sobre de lignes horizontales et verticales.

D’architecture gothique, dotée dès le début d’un équilibre sobre de lignes horizontales et verticales, la cathédrale Notre-Dame n’avait jamais été ravagée par le feu. Hier, le brasier a détruit sa partie centrale, qui abritait un grand nombre d’œuvres d’art, et sa célèbre flèche, qui faisait l’objet de la première phase de la restauration de la cathédrale, d’un coût total de 150 millions d’euros. « C’est une tragédie insupportable, car c’est un pan entier de l’histoire française qui a disparu », a dit à ce sujet hier, à la radio France Info, le journaliste et défenseur du patrimoine français Stéphane Bern.

Les voûtes et les vitraux emportés

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La vieille charpente de chêne du XIIIe siècle de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris est partie en fumée, hier, à Paris.

Les voûtes sexpartites de sa nef ont disparu dans les flammes, tout comme bien des vitraux et l’irremplaçable charpente en poutres de chêne du XIIIe siècle, une charpente qui était l’une des plus anciennes de Paris. 

La sainte couronne retirée à temps

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La sainte couronne d’épines, un des trésors religieux de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, a pu être sauvée, hier. 

Des médias français rapportaient hier que bien des œuvres d’art dispersées dans la cathédrale ont pu être sauvées. Notamment des éléments importants du trésor religieux. « La tunique de saint Louis et la sainte couronne d’épines ont pu être enlevées, a dit à La Presse Nicolas Delesalle, journaliste à Paris Match. Ç’a été plutôt rocambolesque, car ils n’avaient pas le code du coffre qui contenait la couronne, mais ils ont réussi à la sauver. » 

La flèche s’effondre

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La flèche de la cathédrale de Notre-Dame de Paris avec quelques-unes des 12 statues d’apôtres en cuivre.

Une intervention des pompiers et de spécialistes du Musée du Louvre a permis de sauver des œuvres, même pendant que le feu s’attaquait à l’église. Toutefois, la flèche de Notre-Dame de Paris, haute de 93 mètres, s’est effondrée une heure après le début de l’incendie. Datant de 1860, elle comportait à sa base les statues en cuivre des 12 apôtres. Heureusement, ces statues avaient été retirées jeudi dernier, à cause des rénovations. Par contre, le coq qui coiffait la flèche et qui contenait trois précieuses reliques, dont une de saint Denis et une autre de sainte Geneviève, est tombé dans les flammes…

Les orgues menacés

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Le grand orgue de la cathédrale Notre-Dame de Paris

À l’intérieur de la cathédrale, des chefs-d’œuvre étaient en danger. D’abord les trois orgues, notamment le grand orgue (le deuxième en importance de France, après celui de l’église Saint-Eustache) et ses 8000 tuyaux et l’orgue de chœur.

Treize grands tableaux

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Un des mays de Notre-Dame de Paris, treize tableaux commémorant un acte des Apôtres et offerts en l’honneur de la Vierge Marie par la Corporation des orfèvres parisiens, entre 1630 et 1707

Ensuite, les peintures, une des grandes richesses de l’édifice religieux, notamment les mays de Notre-Dame de Paris, 13 grands tableaux commémorant un acte des apôtres. Offerts en l’honneur de la Vierge Marie par la Corporation des orfèvres parisiens, de 1630 à 1707, ces toiles peintes par Charles Le Brun, Louis Chéron, Sébastien Bourdin, Aubin Vouet ou encore Laurent de la Hyre se trouvaient accrochées dans les arcades de la nef, mais aussi dans celles du chœur et dans les petites chapelles.

La Visitation, pièce maîtresse

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La Visitation, toile peinte en 1716 par Jean Jouvenet et suspendue sur le mur occidental de la chapelle Saint-Guillaume, au cœur de la cathédrale Notre-Dame de Paris

Autre œuvre emblématique de la cathédrale, La Visitation, toile peinte en 1716 par Jean Jouvenet et suspendue au mur occidental de la chapelle Saint-Guillaume, avec sa Vierge Marie, les bras ouverts et implorant le Ciel. Au mur oriental de cette chapelle se trouve le Mausolée du comte d’Harcourt, une œuvre en marbre de Jean-Baptiste Pigalle datant de 1776.

Un cadeau pour les 700 ans

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Saint Thomas d’Aquin, fontaine de sagesse, une toile peinte en 1648 par Antoine Nicolas et qui se trouve dans la cathédrale depuis 1974.

Autre peinture impressionnante de la cathédrale, le Saint Thomas d’Aquin, fontaine de sagesse, peint en 1648 par Antoine Nicolas. Une toile offerte par un couvent dominicain en 1974 à l’occasion des 700 ans de la mort de saint Thomas.

La Vierge, source d'inspiration

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Elle est Notre Dame de Paris, cette Vierge à l’enfant du XIVe siècle installée dans la cathédrale en 1818 et qui a depuis fait l’objet d’une vénération particulière.

Il y a aussi une importante statuaire à Notre-Dame de Paris, avec 37 représentations de la Vierge Marie, dont une Vierge à l’enfant du XIVsiècle installée dans la cathédrale en 1818 et qui est la statue désignée comme étant « Notre Dame de Paris ».

Noce de Cana-Rameaux en danger

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Noces de Cana-Rameaux, un des bois sculptés situés près du chœur de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris, une œuvre réalisée entre 1300 et 1350.

Près du chœur, un mur richement sculpté en bois de 1300 à 1350 par Pierre de Chelle, Jean Ravy et Jean Le Bouteiller, a-t-il été touché par le sinistre ? « J’en ai bien peur, lâche Nicolas Delesalle. Seules les œuvres qui étaient transportables ont pu être déplacées. »