Toujours « déterminés » mais essoufflés après plus d'un mois de mobilisation émaillée de violences, des « gilets jaunes » français appellent à un nouveau samedi de manifestations, notamment au pied du château de Versailles.

Tandis que les députés ont approuvé dans la nuit de jeudi à vendredi les mesures d'urgence de 10 milliards d'euros destinées à alléger la pression fiscale et accroître le pouvoir d'achat, revendications phares des « gilets jaunes », nombre d'entre eux ne semblaient pas encore prêts à cesser la contestation.

« Le mouvement va rester le même », affirme ainsi Christian, en costume de père Noël. « On attend d'autres propositions, sur l'augmentation du pouvoir d'achat, la revalorisation des retraites, les handicapés et surtout l'emploi », ajoute-t-il, fêtant à sa façon, lors d'un rassemblement d'une trentaine de « gilets » à Toulouse, l'anniversaire d'Emmanuel Macron.

Les forces de l'ordre ont démantelé nombre de campements installés par les « gilets » sur des ronds-points, après l'appel des autorités à cesser un mouvement qui a fait neuf morts. Mais des « gilets » sont parfois revenus les occuper.

Pourtant, en dépit des voeux de mobilisation, moins de 4000 « gilets jaunes » ont à nouveau manifesté jeudi dans toute la France, étiage le plus bas depuis le début du mouvement le 17 novembre, selon un décompte du ministère de l'Intérieur vendredi.

Quant aux samedis, jour choisi pour des manifestations plus marquantes, ils avaient été près de 300 000 « gilets jaunes » à travers la France le 17 novembre, au début du mouvement. Mais leur nombre n'a fait que reculer, selon les chiffres officiels-les gilets ne donnant, eux, pas d'estimations- : 166 000 le 24 novembre, 136 000 les 1er et 8 décembre et 66 000 le 15 décembre.

L'une des figures du mouvement, Éric Drouet, invite les sympathisants à se rendre samedi à Versailles, lieu hautement symbolique puisque s'y trouve l'ancien château des rois de France d'où la Révolution de 1789 les avaient chassés.

Le site est, de manière très exceptionnelle, fermé préventivement. Plusieurs centaines de personnes pourraient répondre à cet appel, d'après le préfet.

Cependant, d'autres « gilets » ont préféré appeler à manifester à Paris, où des scènes d'émeute avaient éclaté les 1er et 8 décembre.

Les commerces parisiens, durement touchés par le vandalisme lors de certaines manifestations, espèrent le retour du calme afin de pouvoir compenser une partie de l'important manque à gagner en cette approche des fêtes de Noël.

D'autres « gilets » encore, appellent, eux, à une pause, comme Fabrice Schlegel, un des fondateurs du mouvement à Dole (Jura, est), qui se dit en faveur d'« une sorte de trêve des confiseurs ».