Le gouvernement néerlandais envisage d'intenter une action en justice contre la Russie pour sa responsabilité présumée dans l'explosion du vol MH17, les discussions se trouvant dans une impasse, a déclaré jeudi le ministre néerlandais des Affaires étrangères.

Le Boeing de la Malaysia Airlines, parti d'Amsterdam pour Kuala Lumpur, avait été fauché en plein vol au-dessus de l'est séparatiste prorusse de l'Ukraine, le 17 juillet 2014. Les 283 passagers, dont 196 Néerlandais, et les 15 membres de l'équipage avaient péri à son bord.  

Les Pays-Bas et l'Australie, dont de nombreux ressortissants figuraient parmi les passagers morts dans cette catastrophe aérienne, ont ouvertement accusé Moscou en mai.  

Plus de 6 mois après cette décision, « les contacts diplomatiques n'ont pas encore permis d'entamer des négociations sur la responsabilité de la Russie pour son rôle dans la destruction du vol MH17 », a écrit le ministre néerlandais des Affaires étrangères Stef Blok dans une lettre envoyée à la Chambre basse.

Bien que les Pays-Bas et l'Australie restent disposés à dialoguer avec Moscou, le gouvernement néerlandais va envisager « parallèlement les prochaines étapes possibles ».  

Soumettre le dossier « à un juge ou organisation internationale afin qu'un jugement soit rendu est une option », a poursuivi M. Blok.

« Les Pays-Bas et l'Australie ont demandé plusieurs fois à la Russie, par voie diplomatique, d'entamer des discussions officielles sur la responsabilité afin d'établir la vérité, la justice ainsi que rendre des comptes aux victimes et à leur famille », a-t-il ajouté.

« Les Pays-Bas veulent trouver une solution qui rend justice aux énormes souffrances et dégâts causés par la disparition du MH17 », a insisté le ministre.

Fin novembre, les proches de 65 Néerlandais morts dans l'explosion du vol ont introduit un recours contre la Russie devant la Cour européenne des droits de l'homme (CEDH), demandant à Moscou de « reconnaître sa responsabilité » dans la catastrophe.  

Une équipe d'enquêteurs internationaux menée par les Pays-Bas a établi que le vol MH17 avait été abattu par un missile Bouk de conception soviétique, tiré par une batterie mobile amenée de Russie. Fin mai, les enquêteurs ont confirmé son appartenance à la 53e brigade antiaérienne de l'armée russe, basée à Koursk (sud-ouest).  

La Russie a toujours nié toute implication.