Angela Merkel a lancé un vibrant appel vendredi à défendre les valeurs « chrétiennes » et « démocratiques » face à la montée des tendances nationalistes et populistes dans le monde, dans son dernier discours de présidente du parti conservateur allemand.

« En ces moments difficiles, nous ne devrions pas oublier nos valeurs chrétiennes-démocrates », a lancé la chancelière lors d'un congrès à Hambourg, où 1001 délégués doivent désigner plus tard dans la journée son remplaçant après 18 ans de règne à la tête du parti.

Angela Merkel, qui quitte la tête de son parti mais entend rester chancelière jusqu'à la fin de son mandat en 2021, a dressé une longue liste des dangers actuels comme « la remise en cause du multilatéralisme, un repli sur le national, la réduction de la collaboration internationale » et les menaces de « guerre commerciale ». Une référence évidente à la politique du président américain Donald Trump notamment.  

Elle a aussi mis en garde « contre des guerres hybrides ou la déstabilisation de sociétés par de fausses nouvelles ».

La future présidence du parti, et en conséquence probablement le futur poste de chancelier en Allemagne, va se jouer entre une fidèle de la chancelière, Annegret Kramp-Karrenbauer, 56 ans, et un rival d'Angela Merkel, qui entend opérer un net virage à droite.

Dans son discours, la chancelière a défendu son héritage, rappelant que le parti était « à terre » quand elle en prit les rênes en 2000, juste après un scandale de caisses noires à la fin de l'ère d'Helmut Kohl.