Le ministre de l'Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin, met en garde contre « le risque de désunion nationale » et un scénario antisystème à l'italienne, dans un entretien au Figaro à paraître vendredi, veille d'une nouvelle mobilisation à haut risque des « gilets jaunes ».

« Le risque de la France, c'est l'Italie, plus la violence », affirme le ministre, interrogé sur la possibilité de transformation du mouvement des « gilets jaunes » en une force politique antisystème telle que le Mouvement 5 étoiles en Italie.

« Nous devons écouter le peuple et nous n'avons pas d'autre choix que de poursuivre les réformes pour continuer à transformer notre pays afin de préserver notre modèle social », estime-t-il, jugeant le « moment difficile pour le gouvernement et la démocratie ».

Selon lui, cette crise est le « fruit de 30 ans d'inégalités territoriales et sociales » ; elle ne traduit « pas seulement un ras-le-bol fiscal », elle est aussi « identitaire ».

« Les Français se demandent quel est le rôle de l'Europe, [...] ils se posent la question de l'avenir de nos enfants, s'interrogent sur la place des religions, notamment de l'islam », poursuit-t-il.

« Ça fait longtemps que le pays est au bord de la rupture, dit-il. Le président est très conscient de la situation. » Il parlera « quand il le jugera bon ».

« Mais quelle est l'autre option à Emmanuel Macron  ? Marion Maréchal ou Jean-Luc Mélenchon  ? Si nous ne sommes pas tous responsables, le risque de désunion nationale est très important », s'alarme M. Darmanin, qui appelle à aider Emmanuel Macron « à réussir pour le bien de notre peuple ».

Néanmoins, « la majorité et le gouvernement gagneraient à être plus humbles », concède-t-il, tout en appelant l'opposition « à être plus responsable », notamment au nom du respect des institutions.

Concernant l'Impôt sur la fortune immobilière (ISF), le ministre se refuse à tirer des conclusions sur ce dispositif après six mois d'application.  

Estimant, en revanche, que l'ISF « a contribué à empêcher [l']économie de croître » du fait de l'évasion fiscale, Gérald Darmanin se refuse « à taxer de nouveau davantage le capital, qui crée le travail, pour satisfaire le ressentiment de certains ».